Rentrée universitaire 2023 : "Le coût de l’alimentation a explosé pour les étudiants"

Les frais de vie courante ont augmenté de plus de 6 % par rapport à l’an dernier, selon l’édition 2023 de l’indicateur du coût de la rentrée en Île-de-France. L'Agep (Association Générale des Étudiants de Paris) alerte sur les sacrifices entraînés par cette pression financière.

Pour cette rentrée 2023, un étudiant francilien devrait débourser en moyenne un peu plus de 3 596 euros, d’après la Coef (Coordination des Organisations Étudiantes Franciliennes). Ce regroupement de fédérations calcule depuis six ans un indicateur du coût de la rentrée en Île-de-France, pour les étudiants des académies de Paris, Versailles et Créteil. Ce montant est en hausse de 0,57 % par rapport à l’an dernier.

L’indicateur concerne les dépenses à la charge d’"un⋅e étudiant⋅e de 20 ans en licence sans double inscription, non boursier.e" et ne vivant plus au domicile familial, dans des "conditions de vie décentes". La moyenne est calculée à partir de la somme des frais de vie courante (loyers et charges, téléphonie et internet, loisirs, repas au restaurant universitaire, consommables, et transports) et des frais spécifiques de rentrée (droits d’inscription, complémentaire santé, Contribution de Vie Étudiante et de Campus, frais d’agence immobilière, assurance logement, dépôt de garantie, et matériel pédagogique).

Cette année, l’indicateur révèle une "augmentation forte" des frais de vie courante. Ce montant s’élève en moyenne à près de 1 399 euros, soit une hausse de 6,35 % par rapport à l’an dernier. Alimentation, vêtements, produits d’hygiène, équipement informatique… La Coef pointe du doigt l’inflation et surtout l’augmentation des prix des consommables, en hausse de 9,84% par rapport à 2022.

Pour ce qui est des frais spécifiques de rentrée, l’indicateur révèle au contraire une baisse, avec un montant moyen de 2 196 euros - soit un recul de 2,8 % par rapport à l’an dernier. Un résultat "inattendu" selon la Coef, qui explique toutefois "ne pas pouvoir se réjouir" que les étudiants déboursent cette somme "uniquement sur le mois de septembre afin de se loger et de pouvoir étudier".

Au niveau national, le coût de la rentrée universitaire atteint en moyenne près de 3 024 euros selon la Fage (Fédération des Associations Générales Etudiantes). Soit 571 euros de moins que le montant moyen en région parisienne. Sterenn Le Cor, présidente de l'Agep (Association Générale des Étudiants de Paris), une organisation membre de la Coef et de la Fage, souligne sa "forte inquiétude" face à la situation.

Pour les étudiants franciliens, le logement représente la moitié des frais de vie courante

"En Île-de-France, le logement représente 50 % des frais de vie courante pour les étudiants, souligne-t-elle. Et en un an, le coût de l’alimentation a explosé pour les étudiants avec une hausse de 15%, en passant de 192,60 à 222,15 euros par rapport à 2022. Ça pousse à faire beaucoup d’économies et de sacrifices. On voit de plus en plus de bénéficiaires dans nos épiceries solidaires. A la base, c’est un soin palliatif pour ne pas laisser les étudiants mourir de faim, avec des prix réduits."

Concernant le logement, Sterenn Le Cor appelle à augmenter les conventions entre particuliers et le Crous, face au manque de places disponibles en région parisienne : "L’Île-de-France est une région extrêmement dense. Selon l’Institut Paris Région, il y a actuellement 7,3 places sociales pour 100 étudiants, c’est inférieur à la moyenne nationale. Pour le Crous de Paris, il existe 8 demandes pour une 1 place. Il faudrait également développer le parc HLM." La présidente de l'Agep demande aussi d'"arrêter d’augmenter le prix du forfait Imagine R", pour ce qui est des transports.

Sterenn Le Cor, qui pointe par ailleurs du doigt la hausse de 5,26% de la CVEC, indexée sur l'inflation, appelle enfin à ne pas sacrifier les loisirs : "Avec le coût important du logement, de l’alimentation, et des dépenses imposées, les étudiants font souvent des économies sur les loisirs. Alors que l’accès à la culture et au sport est très important pour le développement d’un jeune adulte, et sa santé mentale. Certains étudiants n’avaient connu que le Covid. Là il y a l’opportunité de ressortir, mais le coût de la vie peut rendre ça très compliqué."

Elle appelle d’ailleurs à "supprimer les critères d’âge concernant les transports et de nombreux services". "La limite est souvent fixée à 25 ans, ce qui exclut de nombreux étudiants plus âgés, qui sont tout autant concernés par la précarité", alerte-t-elle.

Selon la Coef, l’Île-de-France regroupe "467 404 étudiants pour 16 universités, et de nombreuses autres écoles et instituts". À noter que pour cette sixième édition de l’indicateur du coût de la rentrée, la méthodologie a été modifiée "afin d’avoir une image plus précise, plus proche de la réalité et davantage représentative".

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