REPORTAGE. JO de Paris 2024 : "on s'attendait à un truc de malade et pour l'instant, c'est la moitié du chiffre d'affaires qui est perdu"

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À proximité du palais omnisports de Bercy, site olympique qui accueillera notamment des épreuves de basket ou de trampoline, les commerçants sont inquiets. La fréquentation de leurs établissements est pour l'instant, en berne.

Miguel ronge son frein. Depuis le début du mois de juillet, la fréquentation de son établissement est en net recul. "On s'attendait à un truc de malade et pour l'instant, c'est la moitié du chiffre d'affaires qui est perdu", s'exclame Miguel.

La brasserie de Miguel est située stratégiquement prés du parc de Bercy. En face des grandes pelouses que devront traverser lors des JO, des milliers de supporters pour pénétrer dans l'Arena Bercy devenu site olympique.

Dans la même rue, à quelques centaines de mètres de son établissement, se distingue la fameuse structure pyramidale du palais omnisports qui émerge au-dessus de hautes barrières de sécurité habillées aux couleurs des JO. L'arena Bercy accueillera prochainement les phases finales des tournois de basket (femmes et hommes), le trampoline et la gymnastique artistique pendant les Jeux olympiques. Elle recevra aussi les tournois de basket-fauteuil pendant les Jeux paralympiques.

En attendant le véritable démarrage des épreuves, Miguel est inquiet pour son chiffre d'affaires voire passablement agacé. Il y a quelques jours, des représentants de la préfecture sont venus le voir pour lui demander d'enlever sa terrasse à partir du 26 juillet, le jour de la cérémonie d'ouverture. Question de sécurité. "Je suis pourtant en zone bleue ! Franchement, on ne sait pas où on va. Pour l'instant, je ne change pas mes horaires d'ouverture. Normalement, je fais de 7 h à 23 h et pour les JO, je peux aller jusqu'à 2 h du matin. D'habitude, on ferme tout le temps le mois d'août. Du coup, là, je vais aller jusqu'au 10 août. On verra !"

"On a un peu les infos au compte-gouttes" 

En remontant la rue de Bercy, à hauteur de la principale bouche de métro de ce quartier, juste en face du Palais omnisports, se trouve l'établissement géré par Christophe Labro, "la plus grande terrasse du quartier -140 places (...) 80 % de mon chiffre d'affaires". Le bar brasserie est située en zone rouge. Le 26 juillet, Christophe labro va devoir lui aussi fermer sa terrasse.

"On va s'adapter, on va faire de la vente à emporter. Mais je n'ai jamais vu ça ! On pensait pourtant avoir des touristes justement qui seraient venus avant les JO, on n'en pas eu. Ça ne démarre pas", affirme ce gérant. "Je reste tout de même optimiste. On espère qu'on faire un mois d'août meilleur que d'habitude, mais ce qui me préoccupe, c'est ce qui va se passer pendant les épreuves. Une fois que les gens vont rentrer dans l'Arena, est-ce qu'ils auront la permission de sortir ? Ça, je ne sais pas !", s'inquiète-t-il. "En tout cas, j'espère que l'on pourra sortir notre terrasse entre les JO et les Paralympiques, entre le 11 août et le 28 août. Ce serait quand même logique puisque qu'il n'y a pas d'épreuves olympiques", ajoute ce gérant.

Au cœur de la Cinémathèque française, ce café-brasserie situé également en zone rouge va pouvoir garder sa terrasse. Une exception dans le quartier. Entre la gare SNCF et la gare routiére, l'établissement installé dans le parc de Bercy, fait face quasiment aux barrières de la vaste zone d'entrée des visiteurs du site olympique de Bercy. Ce que Wilfried co-gérant, manifestement, vient de découvrir.

"C'est un peu à l'image de l'organisation générale des Jeux olympiques vis-à-vis des commerçants, je tiens à le dire, c'est qu'on a très peu d'informations voire pas du tout. On n'a pas de cartographies des sites, on a juste la cartographie zone rouge, zone grise. La gare routière va être fermée. On a appris ça la semaine dernière. On a un peu les infos au compte-gouttes. On ne sait pas ce qui nous attend, mais on se tient prêt !"

Des dédommagements déjà demandés

"Malgré les prévisions optimistes, l'activité est en berne depuis le mois de juin, de nombreux professionnels constatent une baisse de 30% de leur chiffre d'affaires par rapport aux années précédentes", écrivent dans ce communiqué le GHR et l'Umih, organisations représentant restaurateurs et hôteliers, la Confédération des commerçants de France, le Sneg & co et Culture Nuit (lieux festifs).

Estimant que "de nombreuses petites entreprises risquent de mettre la clé sous la porte", les organisations des commerçants et restaurateurs demandent que "les conditions et modalités d'indemnisation des entreprises affectées soient établies rapidement".  "Nous insistons sur la nécessité d'un dédommagement juste et rapide pour compenser les désagréments et les pertes subis en raison de l'organisation des Jeux Olympiques", écrivent les organisations qui ont déjà alerté les pouvoirs publics sur le sujet.

De son côté, la préfecture de la région d'île de France a rappelé qu'une "commission visant à indemniser les préjudices résultant des conditions d'organisation" des JO est mise en place. Une "première réunion en juillet a permis aux représentants du secteur hôtellerie café et restauration d'exposer leurs demandes", a ajouté la préfecture de région.

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