Les lignes B et D du RER et de nombreuses lignes de métro n'ont pas atteint les objectifs de régularité au mois de septembre. En revanche, les lignes du Transilien se portent bien.
Les usagers de certaines lignes le savent : certains trajets sont beaucoup plus compliqués que d'autres avec des rames bondées ou des retards importants. Les chiffres de régularité du réseau ferré francilien le démontrent : deux lignes de RER (B et D) ainsi que dix lignes de métros sont particulièrement touchées par le phénomène. France 3 Paris Ile-de-France a posé trois questions à Marc Pélissier, président de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT) Île-de-France.
Pourquoi certaines lignes sont plus touchées que d'autres ?
Les retards concernant les lignes B et D du RER sont classiques. Cela fait des années que cela ne s'améliore pas. Pour le métro, c'est nouveau, surtout de cette ampleur. Et cela nous inquiète. Ce que l'on a cru comprendre, c'est qu'il y a un déficit de conducteurs de métro, de l'ordre de 100 ou 150 sur 3000. Il y a eu des temps d'attente bien plus longs qu'à la normale. Cela pouvait passer lorsqu'il y avait la Covid mais désormais, le temps de fréquentation augmente et cela se traduit par des rames bondées. Le manque de conducteurs est en partie dû au retard dans les formations et à la volonté de faire des économies. Enfin, l'automatisation de la ligne 4 du métro a pris du retard et les conducteurs qui devaient être mutés sur d'autres lignes ne sont pas libérés.
Quelles mesures permettraient d'améliorer la situation ?
Cela fait plusieurs mois que l'on demande à remettre un service à 100% sur toutes les lignes, ce qui n'est pas le cas depuis un an, sauf sur la 7, la 13 et la 9. On maintient cette demande. Valérie Pécresse (présidente d'Île-de-France Mobilités, l'autorité organisatrice des transports, ndlr) est désormais d'accord. Il faut que la RATP fasse les recrutements nécessaires. On nous dit que c'est en cours, mais cela va prendre quelques semaines, voire quelques mois. La situation sur le métro semble résorbable, ce n'est pas une pénurie. Il y a également un lien avec le bus car des conducteurs deviennent régulièrement conducteurs sur le métro. Or la RATP a arrêté les mutations en ce sens mais il y a un effet par ricochet sur les bus. Cela devrait aller mieux début 2023.
Quels sont les points noirs du réseau ?
Cela reste ces deux RER, le B et le D. Ce sont deux lignes qui sont en difficulté depuis des années et nous n'avons que des perspectives lointaines avec l'arrivée de nouveaux trains ou de systèmes de signalisation. Curieusement, les chiffres sont encore plus mauvais sur la B que sur la D quand on regarde les chiffres par branche. Il va sûrement y avoir un dédommagement pour certains usagers. S'il y a trois mois sur une branche où la régularité est en-dessous de 80%, il y a un dédommagement automatique. Sur la branche de Mitry-Claye par exemple, c'est déjà le cas. Et il va certainement y en avoir d'autres. Cela permet au moins aux usagers de voir que le problème n'est pas nié.