Fermé pendant un an pour travaux, le Musée d'art moderne de la Ville de Paris rouvre ses portes avec une rétrospective Hans Hartung, le pionnier de l'abstraction. Le musée rénové, plus lumineux et plus spacieux, est gratuit tout le week-end.
Un an de travaux
Le Musée d'Art moderne de Paris renoue avec son architecture originelle de 1937 en s'ouvrant davantage à la lumière et à l'espace. La rénovation de ce musée de style monumental qui se situe juste en face du Palais de Tokyo a duré 14 mois mais il n'aura été fermé au public que 3 mois.Le chantier a coûté dix millions d'euros, financé par la Ville avec le soutien de mécènes qui ont versé 2 millions d'euros.
Avec l'enlèvement d'une dalle à mi-hauteur dans le hall, le musée retrouve le visage qu'il avait lors de sa construction sous le Front populaire: un grand espace lumineux de style Art déco, ouvert sur l'espace public, à travers de larges baies.
"Notre objectif a été de fluidifier la circulation entre les différents niveaux, pour développer l'aller-retour entre collections et expositions, afin que le visiteur saisisse mieux leur lien. Car notre vocation n'est pas d'être un(e) Kunsthalle, un hall d'expositions, mais d'inscrire les expositions dans une histoire de l'art", Fabrice Herrgott, directeur du MAM.
Les collections permanentes comportent 15.000 oeuvres : Picasso, Braque, Dufy, Freundlich, Bonnard, Derain, Léger, Ernst...
Un nouveau parcours, intitulé "la vie moderne", permet chronologiquement de parcourir une siècle d'histoire de l'art. Un tiers environ d'oeuvres de l'époque moderne, un tiers de l'après-guerre et un tiers contemporaines.
"La fabrique du geste": une rétrospective Hans Hartung
Une rétrospective Hans Hartung est proposée pour la réouverture du musée restituant sept décennies d'un des pionniers de l'abstraction. C'est la première grande rétrospective depuis 50 ans à Paris avec près de 300 oeuvres, provenant de collections publiques et privées et de la Fondation Hartung-Bergman.On y découvre les évolutions picturales des décennies, mais aussi ses carnets de jeunesse, ses esquisses, ses photographies (il en a pris 15.000 dans sa vie) qui sont elles-mêmes des oeuvres d'art, films documentaires...
L'artiste Allemand est né à Leipzig en 1904. Il est blessé à la guerre et perd son pied. Cet acharné peindra jusqu'à la fin de sa vie en 1989 dans son fauteuil roulant, entouré d'assistants dans son atelier d'Antibes, véritable petite usine à peinture. Dans la dernière partie de sa vie, Hartung multiplie ses outils: la branche de genêt trempé dans la peinture et frappé sur la toile, le pistolet à air comprimé, la serpette, la sulfateuse à vigne. Il pulvérise, trace, gratte, brosse, avec passion. Il laisse des toiles comme des éclairs.
Cet Allemand qui vivra peu en Allemagne et mourra quinze jours après la chute du mur en 1989 à Antibes était un photographe obsessionnel, un mathématicien, un latiniste, un passionné d'astronomie.
La Fabrique du geste, Hans Hartung, Musée d'art moderne de Paris, jusqu'au 1er mars,
Entrée gratuite ce week-end
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