Le département enregistre de plus en plus de cas de bronchiolites depuis plusieurs semaines. Une phase épidémique qui survient alors que les services hospitaliers spécialisés sont déjà très sollicités en cette période de crise sanitaire.
La bronchiolite fait son retour dans la région. En effet, les pédiatres observent depuis plusieurs semaines une augmentation des cas de cette maladie qui touche essentiellement les enfants de moins de 3 mois. Les symptômes de cette maladie respiratoire sont variés et comprennent la fatigue, une toux persistante et encombrante et un refus de s’alimenter. "Dès qu’un enfant commence à tousser de manière fréquente, il faut consulter soit un médecin soit un pédiatre ou aller aux urgences en cas d’absence d’un médecin", prévient Catherine Tuberg-Romain, pédiatre à Paris.
Des services d’urgences pédiatriques déjà débordés
Les services d’urgence et de réanimation pédiatrique doivent donc faire face à une nouvelle phase épidémique qui s’ajoute aux problématiques déjà nombreuses que pose la crise sanitaire actuelle. À l’hôpital Robert Debré par exemple, bien que la jauge maximale de patients accueillis pour bronchiolite ne soit pas encore atteinte, c’est l’accumulation des patients qui arrivent pour d’autres maladies en plus de celle-ci qui fait craindre au personnel hospitalier une potentielle saturation.
"En plus des enfants qui viennent pour la bronchiolite, il faut également prendre en compte les patients présents pour crises d’asthme sévères et les gastro-entérites en plus des autres patients classiques des urgences, on arrive à saturation rapidement" explique le Pr Luigi Titomeanlio, chef de service des urgences pédiatriques de l’Hôpital. De plus, le professeur précise que pour les transferts des patients, il craint une saturation dans plusieurs établissements. "On tente de faire au mieux et de transférer les enfants vers les hôpitaux près du nôtre, mais à force, il y a un risque de saturation de partout ce qui rendrait impossibles les transferts", précise-t-il.
L’ARS met en place des cellules de crise
Pour répondre au défi de cette épidémie, l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France a élaboré des cellules de crise. Ce virus avait disparu du département il y a un an créant ainsi une dette immunitaire. "Durant la crise du COVID, les femmes enceintes n’ont pas transmis d’anticorps contre ce virus à leurs nourrissons qui ne sont donc pas prêts à lutter tout de suite contre ce virus" constate Catherine Tuberg-Romain.
Ce mercredi, Santé Publique France a placé les départements d'Île-de-France "en phase épidémique", ce qui signifie une circulation active du virus sur un territoire.