Les salles de sport et de yoga doivent à nouveau fermer leurs portes pour lutter contre le coronavirus. Les professionnels sont en colère et le font savoir. Sur les réseaux sociaux #SaveMyYoga circule. Pour les dirigeants de salles de fitness, le sport est un bon moyen de lutter contre le virus.
Elle est à l’origine de #SaveMyYoga et l'auteur d’une tribune publiée dans le journal le Point pour sauver les studios de yoga. Elodie Garamond, la fondatrice du Tigre Yoga Club qui compte 5 salles à Paris et plus de 10 000 adhérents en France est en colère depuis l'annonce mercredi dernier des nouvelles mesures sanitaires pour lutter contre le coronavirus. Elle se fait l'écho de l'inquiétude d'une centaine de directeurs et directrices de salles privées obligées de fermer une nouvelle fois leurs portes.
#SAVEMYYOGA
— Magali Lin (@MagaliLin) September 25, 2020
A l’heure où le yoga est scientifiquement reconnu comme une activité augmentant les défenses immunitaires
ON FERME LES SALLES DE YOGA!
Tribune ZEN ET EN COLÈRE des studios de yoga qui ont décidé de rester ouverts https://t.co/s3iDJ1Coj0 pic.twitter.com/HZyvlWYRZc
La décision de fermer les salles de sport et de Yoga est absurde, injuste et arbitraire. Rien ne la justifie.
Pourquoi êtes-vous en colère ?
Elodie Garamond. J’exprime une colère collective, celle de tous les studios de Yoga obligés de fermer suite à l’arrêté préfetoral.
Je sais tous les efforts qui ont été faits par toutes les salles, petites ou grandes, pour respecter les mesures sanitaires. Nous avons rouvert le 22 juin. Tardivement. Notre clientèle avait peur. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour que nos élèves reviennent dans les salles. Nous avons appliqué des mesures sanitaires drastiques, coûteuses et complexes à mettre en œuvre. Tous ces coûts cachés dont on ne parle pas sont lourds pour les petites salles. Pour respecter les protocoles sanitaires, nous proposons moins de cours, nous accueillons environ 40% d'élèves en moins. Personne nous a compensé cette perte de chiffres d’affaires.
Ne craignez-vous pas les risques de contaminations dans les salles ?
Nous sommes un excellent vecteur pour stopper les contaminations.
E.G. Les salles de sport ne sont ni des clusters ni des lieux de contaminations. Il y a moins de 0,1 % de cas de Covid. Dans nos salles les pratiquants sont en sécurité car on nous impose des mesures sanitaires très importantes. Il y a beaucoup moins de risques que dans les restaurants ou les bars. Par ailleurs nous avons une traçabilité que les autres établissements n’ont pas. On sait qui assiste aux cours, qui est venu. Nous pouvons contacter tous nos élèves. S’il y a un cas de Covid ou un cas contact, nous sommes prévenus. On ne prévient pas un café ou un restaurant si on est un cas contact. Nous sommes un excellent vecteur pour stopper la propagation du virus. C’est abérrant également de priver les sportifs de leurs pratiques qui est un facteur de prévention de la santé du corps et de l’esprit.
Vous regrettez également de ne pas avoir été consultés ?
E.G. Nous n’avons même pas été consultés, il n’y a eu ni concertation ni anticipation. Aujourd’hui après plusieurs jours de combat, (ndlr : depuis l'annonce gouvernementalede la fermeture des salles de sport et de fitness), nous avons dû fermer brutalement. Nous souhaitons une réfléxion commune avec le gouvernement pour rouvrir les studios de yoga et les salles de sport.
Aujourd'hui pourquoi interpellez-vous le gouvernement ?
E.G. En France, 500 salles de yoga pourraient fermer définitivement. On demande au Conseil scientifique et au ministre de Sports de venir sur le terrain, dans nos salles, comme ils l'ont fait à Marseille, pour constater par eux-même. Il faut lever cette sanction qui pénalise tout le monde.
Michel Corbière est le Président du Groupe Forest Hill qui compte 7 clubs de fitness en Île-de-France dont l'Aquaboulevard. Lui aussi regrette la décision de fermer les salles et demande leur réouverture.
"On a été très rigoureux concernant les mesures barrières anti-covid. Nous sommes allés au-delà des demandes sanitaires en installant des portiques pour surveiller la température des pratiquants, nous avons fait en sorte qu'il y ait énormement d‘espace entre chaque machines, tout est nettoyé. Du gel hydroalcoolique est mis à disposition en grande quantité. A l’Aquaboulevard fitness, nous avons 19 agents de sécurité qui surveillent le port du masque ou le repect de la distanciation sociale. On a créé des sens uniques pour circuler car nous en avons la possibilité vu notre taille", témoigne-t-il.
Pour Michel Corbière la pratique sportive est un moyen de lutter contre l'épidémie : "Nous recevons des milliers de pratiquants et nous n' avons pas eu de cas de covid. C’est même le contraire, on est des thérapeutes ! Le sport soigne le surpoids, la tension artérielle, le diabète, les pathlogies cardiaques", s'exclame-t-il. Et de poursuivre : "Tous les facteurs d’aggravation du covid qui emmène les gens en réanimation sont combattus par le sport. Alors pourquoi fermer nos salles ? C'est un paradoxe que je ne comprends pas."