Comment acheminer de l'eau potable en quantité suffisante et régulière à Paris ? La question s'est posée dès l'Antiquité et a donné lieu à la création d'un réseau d'aqueducs. Yvan Hallouin et Frédérick Gersal nous présentent le plus impressionnant d'entre eux, l'aqueduc de la Vanne.
Connaissez-vous la Vanne, cette petite rivière de l'Yonne qui coule dans l'Aube et en Bourgogne ? C'est elle qui a donné son nom à l'aqueduc de la Vanne qui achemine chaque jour jusqu'à 145 000 mètres cubes d'eau aux réservoirs de Paris, soit 145 000 000 litres !
Dès le IIème siècle après JC pour pallier la pauvre qualité de l'eau de la Seine, les Romains construisent un aqueduc pour capter l'eau des plateaux de Wissous et Rungis et ainsi approvisionner Lutèce. C'est d'ailleurs ce même tracé qu'emprunte l'aqueduc de la Vanne, fruit des plans de l'ingénieur Eugène Belgrand.
Construit entre 1866 et 1874, l'aqueduc est remarquable par les nombreux ouvrages d'art qui le constituent. Le pont aqueduc d'Arceuil Cachan par exemple permet de franchir la vallée de la Bièvre grâce à 77 arcades à 38 mètres de hauteur.
L'aqueduc de la Vanne est l'un des équipements d'un plan plus large voulu par le baron Haussman pour capter les eaux des sources situées en dehors de la capitale. L'aqueduc de la Dhuis
dans l'Aisne est mis en service en 1865 puis celui de l'Avre en Normandie en 1893 et enfin celui du Loing en 1900 dont le tracé jouxte en partie celui de la Vanne.