A l’appel d’une soixantaine de collectifs français et européens, les soignants défilent dans Paris. Ils réclament l’égalité d’accès à des soins de qualité, plus d'un an après le début de la pandémie de Covid-19.
"Défendons l'égalité d'accès à des soins de qualité", "Hôpital public en urgence vitale", "Blouse blanche, colère noire", ou encore "patients sacrifiés, soignants écoeurés", peut-on entendre dans le cortège parti de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière pour rejoindre l'Hôtel de ville. Après plus d’un an de crise sanitaire, médecins, infirmiers, soignants sont une nouvelle fois dans la rue.
Avec la pandémie, "nous sommes tous épuisés, mais ce qui est terrible c'est que, malgré le Covid, les hôpitaux manquent toujours terriblement de moyens", a souligné le docteur Sophie Crozier, l'une des porte-paroles du collectif organisateur.
"Nous souhaitons rappeler que la santé est un bien commun, que les usagers doivent être au centre de toutes les réflexions et que les professionnels de terrain doivent être écoutés pour organiser la santé de demain", ajoute Arnaud Chiche, président du collectif Santé en danger et médecin anesthésiste.
Un mouvement européen de défense de la Santé
Ce mouvement européen a été baptisé "SOS international pour la santé". En France, l'appel est porté par les Collectif Inter-Hôpitaux, Inter-Blocs et Inter-Urgences ainsi que par SUD-Santé Sociaux et Solidaires. Au total, plus de 60 collectifs, associations et syndicats de 10 pays différents ont appelé à manifester. "J’ai une conviction très forte, si on veut changer les choses, au niveau de la santé et du sort du personnel soignant, il y a une chose qui est fondamentale, c’est l’union. Union des collectifs, union des syndicats", explique Arnaud Chiche qui dit n'avoir pas hésité à participer à cette marche.
Les organisateurs réclament des investissements matériels et humains, la préservation des systèmes de sécurité sociale et la garantie de financements publics solides. Pour le président du collectif Santé en danger, "les accords du Ségur sont un premier pas, mais il y a encore beaucoup de professionnels de santé qui restent sur le bord de la route. Après ces 14 mois de Covid, nous voulons promouvoir un accès aux soins égalitaire."
"Les récentes revalorisations salariales accordées par le gouvernement, "c'est bien, mais c'est un pansement sur une plaie béante depuis longtemps". Et de poursuivre : "de nombreux soignants démissionnent, les lits ferment faute de personnel, et nous ne sommes plus en mesure de prendre en charge correctement les patients", analyse le docteur Sophie Crozier.