Ouverte en décembre après un signalement du diocèse de Paris, l’enquête pour agression sexuelle qui visait Michel Aupetit a été classée sans suite pour "absence d'infraction". Ce dernier va pouvoir "dorénavant" poursuivre sa "mission pastorale" sans "difficulté", selon son avocat.
Alors qu’une enquête préliminaire pour "agression sexuelle sur personne vulnérable" avait été ouverte début décembre, le parquet de Paris a classé sans suite la procédure qui visait l'ancien archevêque de Paris Michel Aupetit. L'enquête, ouverte après un signalement du diocèse de Paris, avait été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).
Les investigations concernaient des échanges écrits entre Michel Aupetit et une paroissienne faisant l'objet d'une mesure de protection judiciaire, dont le consentement apparent devait être confirmé.
Selon Me Jean Reinhart, l'avocat de l'ex-archevêque de Paris, il n'y a "jamais eu d'ambiguïté" ni de "gestes déplacés" du côté de son client. "Mgr Aupetit avait abordé l'ouverture de cette enquête avec sérénité parce qu'il était certain qu'elle ne pouvait que se terminer par un classement sans suite. Il peut continuer à agir dans sa mission pastorale sans qu'il y ait une quelconque difficulté dorénavant", a réagi l’avocat auprès de l'AFP.
L'ancien archevêque de Paris a été entendu en audition libre le 9 juin et a "maintenu n'avoir jamais eu de relation sentimentale ni sexuelle avec la femme concernée", a indiqué jeudi le parquet de Paris. "Celle-ci a dit aux enquêteurs avoir un souvenir clair des situations évoquées. Elle a estimé qu'elles ne constituaient aucune infraction pénale, elle n'a pas déposé plainte", d’après la même source. "Rien n'étant susceptible d'être qualifié pénalement", le parquet a donc classé la procédure sans suite.
"Le pape ne lui a jamais enlevé sa confiance", selon son avocat
Nommé à la tête de l'archevêché de Paris en décembre 2017, Michel Aupetit avait présenté sa démission fin novembre 2021 au pape François, qui l'avait aussitôt acceptée. Plusieurs journaux lui prêtaient alors une relation amoureuse avec une autre femme, qu'il avait catégoriquement démentie. Michel Aupetit était aussi très contesté pour sa gestion des ressources humaines dans le diocèse.
Entré tard dans la prêtrise, Michel Aupetit, aujourd’hui âgé de 72 ans, a exercé différents ministères de vicaire, curé et aumônier auprès de la jeunesse, avant d'être nommé évêque.
L'archevêque, qui a eu à gérer l'incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, est connu pour ses positions conservatrices sur la famille et la bioéthique. Il a notamment soutenu les "marches pour la vie" hostiles à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Il avait également soutenu la "Manif pour tous", collectif s’opposant au mariage homosexuel.
Toujours considéré comme évêque (émérite) par le Vatican, Michel Aupetit s'est installé, après sa démission, dans une ancienne abbaye toulousaine. Selon son avocat, qui souligne que "le pape ne lui a jamais enlevé sa confiance", il "consacre sa mission pastorale" auprès d'associations d'aide aux pauvres un peu partout en France.