Street art : Invader envahit un immeuble à Paris, "sa plus grande exposition jamais réalisée"

Le street artiste français, qui a collé 1 500 mosaïques d’aliens pixélisés dans la capitale depuis 1998, propose une grande rétrospective sur neuf étages, en transformant un ancien garage en station spatiale. Photos, installations, sérigraphies… L’occasion, aussi, de présenter de nouvelles œuvres.

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Bienvenue dans l’espace. Jusqu’au 5 mai prochain, l’artiste Invader - connu pour ses mosaïques inspirées du jeu vidéo Space Invaders - propose "sa plus grande exposition jamais réalisée" sur plus de 3 500 m2, dans un bâtiment désaffecté situé rue Béranger, à deux pas de la place de la République. "C’est l'ancien siège de Libération, mais aussi un ancien garage. En 2011, il avait réalisé sur le toit de cet immeuble le premier 'Invader' qu’on ne peut voir que depuis le ciel, par Google Earth ou avec un drone", raconte le commissaire Fabrice Bousteau, par ailleurs rédacteur en chef de Beaux-Arts Magazine.

L’œuvre, qui s’étale sur plusieurs mètres et qui vient d’être réhabilitée, est d’ailleurs visible à la toute fin de l’expo.

Avant d’atteindre le sommet, il faut grimper les étages de l’immeuble : "Invader Space Station" présente une immense rétrospective du street artiste. Depuis plus de 25 ans, le Français a réalisé 1 500 mosaïques à Paris - sa  "galerie à ciel ouvert". "Le 1 500e 'Invader' est présenté pour cette exposition, sur le toit du centre Pompidou", précise Fabrice Bousteau. Les photos de toutes les mosaïques parisiennes sont d’ailleurs alignées dans l’ordre chronologique, sur de grands murs.

On peut notamment voir un cliché du tout premier "Invader" : un extraterrestre bleu avec des yeux rouges, qui date de 1998.

"Au fil du temps, près de la moitié des œuvres ont été vandalisées, volées ou détruites. Mais la plupart ont été réinstallées", note le commissaire de l’exposition. Au-delà de la capitale (un "Invader" est notamment collé sur la tour Eiffel), les aliens ont entre autres envahi en Île-de-France le château de Versailles et la forêt de Fontainebleau.

Outre une immense carte recensant les œuvres visibles dans la capitale, une autre présente celles réparties autour du globe. Royaume-Uni, Bolivie, Mexique, Australie, Népal, Japon, Bangladesh, Maroc, Kenya… On en compte au total plus de 4 000. "Aujourd’hui, il a envahi 32 pays et 188 villes dans le monde", résume Fabrice Bousteau. Certaines mosaïques sont plus difficiles d’accès que d’autres : un "Invader" est par exemple collé dans la station spatiale internationale (ISS), et d’autres sous la mer, au fond de la baie de Cancún au Mexique.

Car les œuvres du street artiste font l’objet d’une immense chasse au trésor : depuis 2014, l’application FlashInvaders permet de partir à la recherche des aliens, de les photographier avec son smartphone et de les collectionner. L’application enregistre à ce jour plus de 350 000 joueurs, avec un bilan de 23 millions de "flashs" validés (une photo est ainsi prise en moyenne toutes les trois secondes). Un flux permet aussi de consulter les "flashs" en temps réel autour du monde, avec un classement des plus grands collectionneurs.

L'appli FlashInvaders, une "communauté considérable"

"C’est un phénomène mondial, avec une communauté considérable, Les fans les plus pointus partent en vacances et visitent les villes en fonction des passages d’Invader à l’international. Mais ce jeu concerne aussi des enfants, des parents et des grands-parents, c’est transgénérationnel", analyse Fabrice Bousteau.

Au-delà de ses mosaïques collées dans la rue, Invader présente toute une variété de nouvelles œuvres. Vidéos issues de ses archives, sérigraphies, gravures, lithographies, sculptures et tableaux composés à partir de Rubik's cubes… Une installation, visible dès les premiers pas de l’exposition, utilise aussi un jeu d'éclairage et une série de séparateurs routiers - qui rappellent la forme des aliens pixélisés - pour reproduire l’écran d’ouverture du jeu vidéo Space Invaders.

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L'installation utilise une série de séparateurs routiers pour reproduire l’écran d’ouverture du jeu vidéo "Space Invaders". ©Pierre de Baudouin

"Invader, c’est un langage universel, ça parle à tout le monde, ajoute le commissaire de l’exposition. Ces petits 'Invaders' sont sympathiques et montrent des parties des villes qu'on ne voit pas, c’est fascinant. Il n’y a pas de dénonciation politique, c’est plus une volonté de valoriser l'espace urbain et culturel dans lesquelles les œuvres s'inscrivent. Il crée des 'Invaders' en fonction du contexte dans lequel il intervient. Il joue avec l’image des villes, avec les noms des rues à Paris par exemple."

A noter en tout cas que l’organisation de l’exposition parisienne, qui a débuté le 17 février, est contrainte par une faible jauge de visiteurs : 100 par heure, soit 1 000 environ chaque jour. Pour ce qui est d'Invader, si l'artiste a aujourd’hui collé ses extraterrestres un peu partout autour de la Terre, il souhaite toujours conserver l'anonymat.

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