Syndrome du bébé secoué. 5 ans de prison pour un père de famille, le grand-père acquitté

5 ans de prison, dont un avec sursis. C'est la condamnation infligée vendredi 15 mars, par la cour d'assises de Paris, au père de Louna. Cet enfant est mort en 2017, des suites du "syndrome du bébé secoué".

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Les deux accusés ont comparu libres à la cour d'assises de Paris, le 15 mars. Sébastien D., 35 ans, et son père Didier, 61 ans, étaient jugés à la suite de la mort de Louna, dans la soirée du 27 février 2017. Seul le père est condamné, contrairement au grand-père, qui est acquitté. Sébastien D. n'a pas été arrêté après le verdict. Il sera incarcéré ultérieurement, puisque la cour n'a pas délivré de mandat de dépôt. Les juges l'ont aussi condamné à une peine de 4 ans de suivi socio-judiciaire.

Les deux accusés étaient les seuls adultes restés seuls en présence de Louna au domicile familial. Les parents et l'enfant étaient alors hébergés chez le grand-père. La mère a donné l'alerte vers 22h40, au vu de l'état préoccupant du bébé. Hospitalisée en urgence, Louna souffrait notamment d'une fracture du crâne et d'un hématome sous-dural. Des lésions typiques du "syndrome du bébé secoué", selon les experts. Elle est morte à l'hôpital, après six jours de coma.

L'avocate générale Annabelle Philippe avait requis sept ans d'emprisonnement contre le père. La magistrate s'était dite convaincue jeudi que les faits ne pouvaient pas avoir été commis par le grand-père, ajoutant : "Si ce n'est pas l'un, c'est l'autre". Dans ce procès peu commun, les jurés devaient choisir un coupable parmi deux accusés. 

Un déni de responsabilités

Pendant l'enquête, ainsi que tout au long des audiences, Sébastien et Didier D. avaient constamment affirmé leur innocence et aucun des deux n'avait incriminé l'autre. Sébastien D. a été décrit par tous les acteurs de ce dossier comme un "papa poule, aimant, présent, impliqué". Personne n'a fait état de violences de sa part, avait observé l'avocate générale Annabelle Philippe, jeudi. Mais il travaillait beaucoup et était fatigué, d'autant qu'il avait eu récemment une crise d'épilepsie. On peut donc "tout à fait imaginer et comprendre qu'une telle fatigue puisse amener à un geste de violence volontaire, impulsive", avait-elle développé.

Le père avait toutefois utilisé, à la toute fin des débats, une formule inédite. "Je n'ai aucun souvenir d'avoir pu faire du mal à ma fille", affirme-t-il. Son avocat, Merabi Murgulia, avait appelé les jurés à acquitter son client au bénéfice du doute et à se garder la possibilité de "ne pas choisir" entre l'un ou l'autre accusé, en les déclarant innocents tous les deux.

La défense du grand-père, de son côté, avait développé des arguments similaires à ceux de l'accusation. La culpabilité de Didier R. ne tient "absolument pas la route", selon son avocate, Julia Cancelier. Cette hypothèse aurait en effet supposé que le sexagénaire s'en prenne à l'enfant dans un laps de temps extrêmement court (environ deux minutes), alors qu'il venait de rentrer du travail et que les parents étaient présents dans la pièce adjacente. En outre, Louna ne pleurait pas et il n'avait donc aucune raison d'être énervé contre elle, a-t-elle fait valoir.

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Le "syndrome du bébé secoué" peut être mortel. Si ce n'est pas le cas, il peut entraîner de graves troubles de développement pour l'enfant. En région parisienne, le nombre de cas de "bébés secoués" avait augmenté entre 2020 et 2021, pendant les deux premières années de la pandémie de Covid-19.

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