Cinq jours après la fin de la phase d'admission principale de la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur Parcoursup, le collectif "sans-facs" et le syndicat étudiant UNEF dénoncent un "tri social" et un gel des places à l'université.
Une vingtaine de militants étudiants se sont rassemblés ce mercredi au profit des "sans-facs" devant le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI), rue Descartes, dans le 5e arrondissement de Paris.
"Il y a des centaines de milliers de jeunes qui se retrouvent [chaque année] sans affectation à l'université", déplore Sam, étudiante en master d'histoire à l'université Paris-Nanterre et militante UNEF en soutien au collectif "sans-facs". "Étudier est un droit, pas un privilège", tonnent-ils face aux forces de l'ordre positionnés devant les grilles du ministère.
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"J'ai mis pleins de vœux sur Parcoursup, y compris ceux que je ne souhaitais pas du tout... Ils ont été archivés, donc refusés", regrette Nahela, 17 ans. La jeune bachelière, qui ambitionne de décrocher une affectation en licence de psychologie, s'est rendue rue Descartes pour retrouver "d'autres sans-facs".
Je viens d'ajouter deux vœux en phase complémentaire. Si je suis refusée, je ne suis pas scolarisée l'année prochaine
Nahela, candidate "sans-fac"à France 3 Paris Île-de-France
"Je viens d'ajouter deux vœux en phase complémentaire. Si je suis refusée, je ne suis pas scolarisée l'année prochaine." Or, avec sa mention assez-bien, Nahela estime avoir un baccalauréat "très correct" pour les filières qu'elle sollicitait.
85 020 candidats toujours en attente d'une place en phase complémentaire
Si 9 lycéens sur 10 ont reçu une proposition d'affectation sur la plateforme Parcoursup, près de 85 020 candidats sont toujours en attente d'une place à l'université pour la rentrée prochaine, selon le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI).
Pour les syndicats, le ministère ne prendrait pas en compte "ceux qui ont reçu une proposition, mais ne l'ont pas validée [...] souvent un vœux par défaut et non voulu", explique Victor Mendez. Le syndicat préfère évoquer le chiffre de 119 722 candidats sans affectation sur Parcoursup à l'issue de la phase d'admission principale qui s'est achevée le 12 juillet dernier.
Or depuis le 11 juin, les candidats sans affectation peuvent retenter leur chance grâce à la phase complémentaire de Parcoursup, durant laquelle les établissements disposent de huit jours pour répondre aux demandes d'affectation.
Si le candidat n'a toujours aucune proposition lors de la phase complémentaire, il peut saisir la commission d'accès à l'enseignement supérieur (CAES) de son académie de rattachement. Un dispositif jugé "inefficace" selon Victor Mendez, président de la section UNEF de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.
Aujourd'hui, nous sommes à soixante-deux recours que nous déposons au ministère
Héloïse Gaidot, militante UNEF et élue au Crous de Versaillesà France 3 Paris Île-de-France
"Aujourd'hui, nous sommes à soixante-deux recours que nous déposons au ministère, assure Héloïse Gaidot, militante UNEF et élue étudiante au Crous de Versailles. Mais nous savons qu'il y aura un envoi complémentaire dans les jours qui viennent de recours qui arrivent par dizaines".
Un site internet avec un formulaire de dépôt des dossiers de recours sera mis en place durant l'été par le collectif "sans-facs" et la section UNEF Nanterre, avant une nouvelle assemblée générale lors de la dernière semaine de la phase complémentaire de Parcoursup qui s'achèvera le 12 septembre.