Le groupe Tentative, fondé par Charlie Périllat, est une œuvre d'art en constante évolution. Toki Woki avait rencontré la chanteuse et ses musiciens l'année dernière autour d'un pique-nique bucolique.
Qu'est-ce qu'on fait là, au bois de Vincennes, dans ce cadre idyllique ?
Charlie Périllat : Eh bien, je vous emmène faire une petite balade en barque.
Charlie, on est au milieu du bois de Vincennes. C'est le cadre idéal pour parler de l'album "Statue Moi". Est-ce que ça a été un processus créatif compliqué pour toi ?
Charlie Périllat : Non. C'était à la fois court et rapide, et à la fois assez long et fastidieux parce que je dirais que j'ai écrit finalement les chansons de manière assez, quand même très rapide. Tout a été écrit et composé assez rapidement, assez spontanément. C'est limite, j'arrive au studio, je ne sais pas ce que je vais faire et je laisse beaucoup de place à l'improvisation.
Donc il y a quelque chose comme ça de spontané et de rapide. En même temps, c'est long parce qu'entre le début et la fin, il s'est passé du temps malgré tout. Je ne sais pas où est passé le temps, mais il est passé.
Charlie, il me semble que ce sont tes amis qui sont sur la barque à côté...
Charlie Périllat : Oui, tout à fait. Ils partagent souvent la Seine avec moi. Il y a le moine, distributeur de céleri. C'est un moine itinérant. Il se balade, il va de scène en scène, de festival en festival. Il distribue du céleri au public pour qu'il puisse faire de beaux Bloody Mary. Et mon ami ouvre-huîtres. Toujours disponible pour ouvrir des huîtres à n'importe quelle occasion.
Sur scène, vous balancez du céleri dans le public. Pourquoi balancer du céleri ? C'est quoi le délire avec ce truc ?
Charlie Périllat : Alors, comme vous le savez, nous aimons beaucoup boire du Bloody Mary.
Ah, le Bloody Mary ! Est-ce qu'on peut parler de ce morceau qui s'appelle "Dame méchante" ? C'est quoi l'histoire ?
Charlie Périllat : Oui, moi aussi je l'aime beaucoup. Comme son nom l'indique, c'est l'histoire d'une dame méchante et affamée. Parce que souvent les gens méchants sont très affamés et les gens affamés sont très méchants. Et d'un chevalier dévoué.
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Il y a une autre chanson que j'aime beaucoup, qui s'appelle « Je m'ennuie ». Est-ce que tu es du genre à t'ennuyer dans la vie ?
Charlie Périllat : Non, parce que justement, je remplis mes journées de manière à ne pas avoir à me faire chier. C'est très anxiogène pour moi.
Charlie, est-ce qu'on peut parler de ce morceau que tu as fait avec Orlan, « Les corps de métier m'excitent ».
Charlie Périllat : J'ai rencontré Orlan par des amis d'amis, comme ça se passe à Paris. Et puis elle m'a invitée à son atelier, on a bu une coupe de champagne, on s'est très bien entendu. On a décidé de faire cette chanson ensemble sur un texte qu'elle avait écrit pour son album. Et moi, je l'ai invitée au studio où j'enregistrais les autres titres. On enregistrait des voix de manière assez spontanée. Et puis après, on a décidé de tourner un clip dans une salle de sport, parce que moi et Orlan, on n'aime pas du tout les salles de sport. D'ailleurs, je crois qu'elle n'avait jamais mis les pieds dans une salle de sport. Je lui ai dit "ne t'inquiète pas, on va détourner la salle de sport". C'est plutôt amusant.
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C'est quoi ton ambition dans le business de la musique ? C'est quoi ton truc ?
Charlie Périllat : Je suis en train de travailler sur le prochain album qui est un peu un concept entre de la musique et un film qui est plutôt l'inverse finalement du premier album qui s'est vraiment fait a posteriori où l'album a trouvé un sens en fait petit à petit, en écrivant les chansons, en les faisant se répondre. Et là, c'est un peu le processus artistique inverse, c'est-à-dire d'avoir une idée d'avance et ensuite de la décomposer en plusieurs chansons.
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