TOKI WOKI. Snake Ninja, du voguing de haute volée aux accents créoles

Snake Ninja est un danseur international qui brise tous les codes. Membre de la House of Ninja et héros de La Créole, Snake nous reçoit au Centre National de Danse de Pantin.

Snake Ninja : On est à Pantin. Et qu'est-ce qu'on fait ici ? C'est un peu la maison où nous, Ninjas, on va se rejoindre pour performer, et surtout pour s'entraîner.

C'est ici que tu t'entraînes avec la House of Ninja ?

Snake Ninja : C'est exactement ça. C'est un peu le lieu où on se rejoint tous, où on prépare nos ball, où on prépare nos performances, où on accueille des nouveaux membres, etc.

Snake, c'est quoi la House of Ninja ?

Snake Ninja : La House of Ninja, c'est une famille qui fait partie de la culture voguing. Du coup, c'est vraiment genre la famille quoi. On pratique plusieurs styles de danses qui appartiennent à la culture voguing.

T'es d'origine martiniquaise, Tu as quitté ton île pour t'installer à Paris. Quelle est l'importance de Paris dans ta vie ?

Snake Ninja : Paris m'a littéralement tout donné entre guillemets, puisque c'est là que j'ai réussi à avoir mon nom, que j'ai réussi à avoir du travail très régulièrement, très dans l'art, que j'ai réussi à persister aussi dans ce que je voulais faire, qui m'a donné les clés pour mon ambition. Et bien sûr, tout ça, c'est pas seulement Paris qui donne, il y a beaucoup de travail derrière, mais c'est vrai que Paris a été une très bonne arène pour me confronter à ce genre de choses.

Snake, t'es une figure de la scène Ballroom. Comment tu rentres dans cette scène Ballroom ?

Snake Ninja : Ça s'est passé en même temps que mon arrivée dans Paris. Du coup pareil, j'ai 20 ans et je découvre en fait que la scène vogue Ninja, que je suivais déjà sur les réseaux, donnait une sorte de ball à la Villette. Je me suis dit let's go, il faut que j'y aille et tout. J'y vais, je participe. En tout cas j'essaye. Et il se trouve qu'à la fin, ben je vais la voir et je lui demande : "Lasseindra, comment tu as trouvé ma performance ?" Et je me suis fait littéralement casser. C'était pas bon. Tu as du potentiel certes, mais il faut tout casser pour tout recommencer. Et moi j'adore les challenges. Du coup je me suis dit pourquoi pas ? Et elle m'a invité à venir dans un training entre guillemets de la House of Ninja. J'y suis allé depuis, je n'ai jamais quitté cet art. C'est j'adore cet art. Cette famille me comble on va dire.

Moi je connaissais pas du tout, mais dans la scène Ballroom, il y a des maisons, donc des Houses. C'est quoi ces Houses ?  

Snake Ninja : Alors ce sont des familles. Faut savoir qu'en fait dans toute cette culture, il y a beaucoup de mauvaises choses qui se sont passées dans le passé. Ce qui fait qu'en fait on crée une sorte de protection familiale. Chaque personne a un nom de famille, donc du coup ça devient des maisons. Un peu comme les maisons de mode. Chaque House a vraiment une identité propre et qui sert à partager des messages de confiance, de bienveillance. Et voilà, pour permettre aussi de donner des représentations à ceux qui n'en ont pas. Et ça, ça fait super plaisir. Et c'est aussi ce que je fais sur les réseaux et qui me fait kiffer quoi.

Tu t'épanouis dans la scène Ballroom, et puis il y a aussi une soirée très importante dans ta vie, c'est La Créole.

Snake Ninja : Effectivement, donc La Créole qui est organisée par Vincent Frederic Colombo et Fanny Viguier. C'est incroyable à quel point genre au niveau sonore, on entend des sortes de métissage des sons et surtout les DJ : Lazy Flow, Sylvère et Greg qui sont nos résidents. Moi je les appelle les criminels, tout simplement. Parce que faire danser des gens qui ont envie de s'asseoir, c'est quand même compliqué.

Aujourd'hui, t'es en train de devenir un des danseurs les plus en vogue de Paris. C'est quoi ton ambition avec la danse ? T'as envie d'aller où ?

Snake Ninja : Alors mon ambition déjà, c'est de pouvoir représenter qui je suis, donner aux personnes qui n'ont pas de représentation comme la mienne, de quoi justement avancer puisque moi j'avais jamais eu ce genre de représentations. J'ai envie que ma danse elle fasse résonner des choses.

Est-ce que tu as des idoles dans la danse ?

Snake Ninja : Alors dans la danse, non. Mes performances sont souvent basées sur les émotions, sur comment je ressens les choses, mon passé. Donc ce n'est pas vraiment de l'inspiration comme danseur, mais plus de l'inspiration comme énergie. Donc je m'inspire beaucoup des énergies au lieu des personnes quoi.

Là on est sur le toit du CND, donc du Centre national de la danse, et c'est ici que vous répétez avec House of Ninja. Ça doit être incroyable de danser avec 40 personnes autour de soi dans la même énergie.

Snake Ninja : C'est comme les repas de famille.

C'est ça que les gens ne comprennent pas, c'est que ces maisons de danse, c'est plus qu'une compagnie de danse, c'est une vraie famille.

Snake Ninja : Effectivement, c'est vraiment une famille. Une compagnie de danse, je ne sais pas comment ça se passe dedans parce que je n'ai jamais été dans une compagnie de danse. Mais ce qui se passe ici, je pense que c'est quelque chose qui est tellement fort que ce n'est que propre à la Ballroom. Nous, vraiment, on a des frères et sœurs, on se considère comme frères et sœurs, on a une mère qu'on considère comme une mère. Tu as une sorte d'univers parallèle qui s'ouvre et il n'y a que de la bienveillance et que de l'amour et que du support. Donc on adore ça.

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