"Touche pas à ma ZEP": rassemblement à Paris contre la réforme de l'éducation prioritaire

Entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées jeudi devant le ministère de l'Education nationale pour protester contre la nouvelle carte de l'éducation prioritaire.

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"SOS, classes en détresse", "Touche pas à ma ZEP", "Non à la mort de la mixité sociale", clamaient les manifestants, essentiellement des professeurs enseignant dans des quartiers défavorisés. Ils étaient réunis à l'appel des syndicats des académies de Paris, Versailles et Créteil.

La nouvelle carte de l'éducation prioritaire doit être arrêtée par le ministère à la mi-décembre. En jeu, la répartition des réseaux d'éducation prioritaire attribués par le ministère dans le cadre de la refonte des ZEP. "En nous sortant de ZEP, on laisse couler les élèves", regrette Frédérique Bertin, qui enseigne le français au collège Anne Frank à Antony (Hauts-de-Seine) depuis quatorze ans. "Cela entraînerait des classes surchargées et moins d'actions pédagogiques en dehors du programme." 

Cette réforme, qui s'appliquera sur tout le territoire à la rentrée 2015, implique que certains établissements entreront en ZEP et d'autres en sortiront, choix effectué par chaque académie suivant un indicateur social. "L'année prochaine, on perd tout", s'inquiète Radija Taourit, prof de lettres modernes au lycée Victor Hugo d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, un établissement "violent" et "sensible" qui compte 58% d'élèves boursiers. "On est dans une zone défavorisée au coeur de la cité des 3.000. Beaucoup de familles sont au RSA, on a subi la fermeture de l'usine PSA", décrit sa collège Julie Verleure, qui enseigne les lettres classiques dans ce même établissement, où 75% des enseignants étaient en grève ce jeudi selon les syndicats. La politique de l'éducation prioritaire existe depuis trente ans mais ses résultats sont "mitigés", a déclaré jeudi Najat Vallaud-Belkacem au salon de l'éducation.

"Depuis 30 ans il y a des établissements nouveaux qui sont apparus avec de vraies difficultés qui ne sont pas dans la carte de l'éducation prioritaire et à contrario il y a des établissements qui vont mieux", a-t-elle estimé. "Cette réactualisation était indispensable."

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