Tuerie de la préfecture de police : la Légion d'honneur et un hommage national rendus aux victimes

Emmanuel Macron rendra hommage ce mardi aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par leur collègue radicalisé. Le ministre de l'Intérieur leur remettra la Légion d'honneur à titre posthume.

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Le chef de l'État, accompagné du Premier ministre Édouard Philippe et des ministres de la Justice Nicole Belloubet et des Armées Florence Parly, prononcera un discours à 11h dans la cour de la préfecture, où a été abattu Mickaël Harpon, employé comme informaticien à la préfecture.

Auparavant, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner remettra la Légion d'honneur, à titre posthume, aux quatre victimes, dont une femme. Le policier stagiaire qui a tué l'assaillant de 45 ans sera également décoré mais à une date ultérieure. 

Christophe Castaner dans la tourmente

Cet hommage solennel n'offrira qu'un court répit à Christophe Castaner, auditionné à huis clos avant la cérémonie par la délégation parlementaire au renseignement puis dans l'après-midi par la commission des lois de l'Assemblée nationale, cette fois devant la presse. La commission des lois du Sénat l'interrogera jeudi.
 
Depuis l'attaque, de nombreuses voix dénoncent l'incurie des autorités et cherchent à comprendre comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars alors qu'il avait donné des signes de radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé.

L'opposition, à droite et l'extrême droite, crie au "scandale d'État" et exige le départ du locataire de la Place Beauvau. Une démission qu'a exclue Christophe Castaner tout en reconnaissant un "dysfonctionnement d'État".  

"Signalement automatique"

Selon un rapport interne de la DRPP, Mickael Harpon, qui était habilité secret défense, aurait déclaré à deux collègues "c'est bien fait" au sujet de l'attentat en janvier 2015 contre Charlie Hebdo, mais ces derniers n'ont pas transmis de signalement écrit à leur hiérarchie.

"Il n'y a pas eu d'alerte au bon niveau, au bon moment", a accusé le ministre, ajoutant que "les signaux d'alerte auraient dû être suffisants pour déclencher une enquête en profondeur", alors que l'assaillant était converti à l'islam depuis une dizaine d'années et fréquentait des membres de la mouvance "islamiste salafiste".Deux enquêtes administratives confiées à l'Inspection générale du renseignement ont été ouvertes par le Premier ministre Édouard Philippe pour comprendre ces failles dans le suivi de M. Harpon.

Sans attendre les conclusions, espérées pour la fin octobre, Christopher Castaner a tenté d'éteindre la polémique en demandant que toute alerte liée à la radicalisation fasse désormais "l'objet d'un signalement automatique", sans plus de précisions.
 
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