Alain Ruscio nous emmène en promenade à dans la capitale. Cet historien, spécialiste de l'histoire coloniale, publie le guide "Paris colonial et anticolonial". Une mémoire illustrée par des noms de rues, de places et des monuments toujours présents.
Alain Ruscio est un infatigable promeneur qui se promène toujours le nez en l'air : "Comme je suis spécialiste d'histoire coloniale, j'en ai profité pour rechercher, dans cette capitale, les traces de l'histoire coloniale et j'en ai fait un livre, co-écrit avec mon collègue, hélas décédé, Marcel Dorigny."
La statue du maréchal Gallieni
Les deux hommes ont tenté de répertorier les lieux liés à l'histoire de la colonisation et de l'esclavage. Dans le 7e arrondissement, la statue du maréchal Gallieni fait partie de la liste d'Alain Ruscio. Le "défenseur de Paris de 1914" a d'abord été un officier colonial.
"Le fait que ce sont quatre femmes qui supportent ce mâle dominant qui regarde l'horizon était déjà significatif. Une statue qui représente une femme malgache, une femme vietnamienne et une femme d'Afrique subsaharienne [...]. On a d'une façon très tranquille, très sereine, une exaltation de l'esprit colonial", explique l'historien.
La place de l'émir Abd El-Kader
Dans le 5e arrondissement, Alain Ruscio nous emmène sur la place de l'émir Abd El-Kader, "qui ne paye pas de mine mais qui dit beaucoup de choses". Un endroit nommé par l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë "pour honorer l'émir Abd El-Kader", celui qui a levé l'étendard de la révolte contre tous les officiers qui ont conquis l'Algérie.
La fin de l'avenue Bugeaud
Dans le 16e, l'avenue Bugeaud, du nom d'un des plus célèbres et terribles conquérants de l'Algérie. "Il a inspiré, couvert, justifié les pires crimes de la période de la conquête de l'Algérie [...], je pense notamment aux enfumages pendant lesquels des populations étaient enfermées dans des grottes, brûlées vives ou tuées par les émanations de fumée".
Anne HIdalgo a décidé de débaptiser cette avenue pour la baptiser du nom d'Hibert Germain, l'un des derniers compagnons de la Libération. Des changements de plus en plus fréquents auxquels Alain Ruscio se dit "favorable" en tant que citoyen et historien, accompagnés d'affichages explicatifs sur l'Histoire de notre pays.