C'est un lieu incontournable de la scène parisienne. Le Café de la Gare vient de célébrer son demi-siècle d'existence. Ce café-théâtre a vu débuter de nombreux comédiens dont beaucoup ont poursuivi leur carrière au cinéma. L'une des cofondatrices de la salle s'efforce, des années plus tard, de renouer avec l'esprit des lieux.
C'est le même nom et la même adresse depuis 50 ans. Le Café de la Gare, créé en 1969, s'est installé rue du Temple, dans le 4e arrondissement, en 1973, dans un ancien garage. Un café-théâtre fondé par une bande d'amis : Coluche, Romain Bouteille, Patrick Dewaere, Miou-Miou et Sotha Sigaux.
C'est vraiment une famille qui s'est choisie, même les Beatles n'ont pas réussi à rester ensemble aussi longtemps que nous.
Sotha Sigaux, autrice, comédienne et cofondatrice du Café de la Gare
Dans les années 70-80, le Café de la Gare et son esprit de provocation font salle comble. Dès l'entrée, rien n'est fait comme ailleurs, une grande roue numérotée de 1 à 20 accueille les spectateurs pour définir le prix d'entrée.
La troupe cultive la dérision et le refus du système. "On a commencé à faire rire par notre maladresse, donc les gens avaient l'impression d'être les premiers à voir ça", explique Sotha Sigaux.
Perpétuer les traditions
Dans le hall du théâtre, la roue ne fixe plus le prix des places. Tous les dimanches, Sotha est programmatrice des spectacles du Café de la Gare. Elle s'efforce de renouer avec l'esprit des lieux.
Sur scène, ce soir-là, une pièce écrite par Shams, le fils de Romain Bouteille : "Je suis le plus grand fan de mon père et tout ce qu'il a joué dans cette salle, tout ce qu'il a écrit. Moi, j'ai mon style , qui est distinct, c'est autre chose, mais qui est extrêmement nourri de nombreuses influences et mon père vient en premier". Dans la pièce, satirique, Jésus est une sorte d'antihéros sauvé par un trio improbable.
Après le spectacle, les spectateurs peuvent déguster une soupe maison, "pour que les gens puissent discuter, s'asseoir, parler avec les acteurs", explique Sotha.
Sept spectacles humoristiques sont joués en alternance les dimanches, même le soir du réveillon.