Une enquête préliminaire a été ouverte pour "agression sexuelle" visant l'abbé Luc de Bellescize. Ce médiatique prêtre parisien aux prises de position conservatrices, a été placé en garde a vue mercredi 6 mars.
Les faits "concernent des personnes majeures", a affirmé le diocèse de Paris, en précisant avoir pris "des mesures conservatoires canoniques qui restreignent son ministère".
"L'intéressé a été placé en garde à vue mercredi 6 mars 2024, dans le cadre d'une enquête préliminaire, diligentée par le 2e district de police judiciaire du chef d'agression sexuelle, depuis novembre 2023", a affirmé le Parquet de Paris ce vendredi, précisant que cette mesure de garde à vue a été levée le 7 mars pour "poursuite des investigations en préliminaire".
"Dans l'attente de l'issue de ces procédures, par égard pour les personnes s'étant manifestées auprès du diocèse, leur émotion et la vive souffrance qu'elles portent, et par respect pour la présomption d'innocence dont bénéficie l'abbé Luc de Bellescize, le diocèse de Paris ne fera pas davantage de commentaires", indique le communiqué du diocèse de Paris.
Communiqué de presse du diocèse de Paris concernant l'abbé Luc de Bellescize : https://t.co/nTzY6UWsI0 pic.twitter.com/Kqhc9BQnX1
— Diocèse de Paris (@dioceseparis) March 8, 2024
Prêtre médiatique
Ces mesures conservatoires comprendraient une suspension de ses fonctions de vicaire, et l'interdiction du droit à confesser et à préparer les couples au mariage. Il ne peut plus non plus s'exprimer dans les médias.
Selon Le Monde, les faits concernent une jeune femme, majeure au moment des faits, et se seraient produits entre 2022 et l'été 2023. La jeune femme aurait connu le prêtre à l'aumônerie de la faculté d'Assas, à Paris, et aurait évoqué une relation toxique et des comportements inappropriés avant une agression sexuelle.
Vicaire de Saint-Vincent-de-Paul à Paris, Luc de Bellescize est un habitué des médias catholiques. Il publie régulièrement une chronique dans le magazine hebdomadaire Famille chrétienne.
Il a été l'ancien secrétaire particulier de l'ex-archevêque Michel Aupetit, blanchi en septembre dernier des soupçons d'agression sexuelle.
L'Église catholique a été secouée ces dernières années par une série de révélations sur des violences sexuelles.
Ainsi la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) présidée par Jean-Marc Sauvé estimait dans un rapport rendu en octobre 2021 que depuis 70 ans, environ 330 000 personnes avaient été agressées au sein de l'Église lorsqu'elles étaient mineures.