La militante écologiste de Riposte alimentaire placée en garde à vue après une action samedi contre le tableau "Les Coquelicots" de Claude Monet au musée parisien d'Orsay, sera jugée lundi après-midi en comparution immédiate.
Née en 2002 et "connue de la justice pour des infractions commises à l'occasion ou en marge de manifestations précédentes", selon le parquet, elle avait été interpellée samedi vers 10 heures au musée d'Orsay après avoir "apposé un sticker rouge recouvrant une large partie du tableau 'Les Coquelicots' de Monet et collé sa main au mur, près du cadre du tableau".
Elle avait été placée en garde à vue pour dégradation commise en réunion de bien culturel exposé par une personne effectuant une mission d'intérêt général, selon le ministère public.
Cette militante de l'association Riposte Alimentaire a posté une vidéo de son action sur les réseaux sociaux. "Une personne ayant recouvert un tableau puis collé ses mains sur l'œuvre" a été interpellée, a indiqué une source policière à son sujet.
La vidéo montre cette femme se présentant comme une "citoyenne engagée" coller sur le paysage impressionniste fleuri un poster adhésif représentant une vision d'apocalypse dans les tons rouges.
🦺 ACTION EN COURS - PARIS
— Riposte Alimentaire (@riposte_alim) June 1, 2024
Samedi 1er Juin, 10h
Une citoyenne engagée avec la campagne Riposte Alimentaire a recouvert le tableau "Les Coquelicots” d'une version cauchemardesque du même tableau, représentant un champ de coquelicots en 2100. #A22Network #RiposteAlimentaire [1] pic.twitter.com/SpHbfuTI0r
Un "tableau cauchemardesque"
"Ce tableau cauchemardesque devant nous, c'est ce qui nous attend si aucune alternative n'est mise en place ! À +4°C, c'est l'enfer qui nous attend", déclame ensuite la militante vêtue d'un tee-shirt portant l'inscription "+4°C", en référence à la hausse de la température prévue par le gouvernement en France d'ici 2100.
Accrochée dans le cadre de l'exposition "Paris 1874. Inventer l'impressionnisme", la célèbre peinture à l'huile de Monet, achevée en 1873, figure des promeneurs à ombrelle dans un champ de coquelicots en fleur.
"Après examen et traitement par une restauratrice, l'œuvre a été raccrochée. L'exposition est désormais accessible intégralement au public", a précisé à l'AFP la direction du musée, annonçant son intention de porter plainte.
La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé avoir saisi le ministère de la Justice pour demander la mise en œuvre d’une politique pénale adaptée contre les attaques d'œuvres d'art.
❌ Encore une fois, une institution culturelle. et une œuvre d’art sont prises pour cibles par des iconoclastes : le tableau "les Coquelicots" de Claude Monet au @MuseeOrsay !
— Rachida Dati ن (@datirachida) June 1, 2024
Cette destruction de l’Art par des délinquants ne peut en rien être justifiée. Elle doit cesser !
J… pic.twitter.com/TLisdXujM6
Le mouvement de militants du climat Riposte alimentaire (anciennement Dernière rénovation), qui défend une alimentation durable, multiplie depuis plusieurs mois les actions. Le 8 mai, ses militants ont collé des affichettes autour de "La Liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix au musée du Louvre.