Sur l'ensemble des plateformes, obtenir un rendez-vous pour se faire vacciner relève du parcours du combattant et certaines personnes âgées se retrouvent sans solution.
Françoise a beau écumer les sites de prises de rendez-vous, impossible de réserver une date de vaccination. "Je n'ai pas de rendez-vous. Je me bagarre pour en avoir ! Le premier numéro, c'était un numéro national. J'ai failli devenir complètement cinglée. J'étais en rage ! Cela ne marchait pas. Il n'y avait aucune issue", témoigne cette parisienne âgée de 89 ans.
Pourtant habituée au numérique, il lui est impossible de réserver un créneau pour se faire vacciner. "En raison d’une très forte demande et d'un stock limité de vaccins, tous les rendez-vous ont déjà été pris. Des disponibilités apparaîtront prochainement. Réessayez dans quelques jours ou cherchez un autre centre", peut-elle lire sur presque la totalité des centres de vaccinations recensés sur Doctolib.
"Au début, j'ai pris un rendez-vous à Saint-Denis. On m'avait dit qu'il y avait plus de chance en banlieue. Le jour d'après ils m'ont envoyé un sms : 'votre rendez-vous n'est pas confirmé, veuillez saisir le 233'. Mais il n'était pas possible de répondre, j'étais totalement impuissante. Je ne sais d'ailleurs pas si j'ai ce rendez-vous", poursuit-elle.
Pour trouver ce rendez-vous, Françoise s'était rendue sur le site Sante.fr. Ce site gouvernemental qui liste les 109 centres de vaccinations francilien a mis du temps à entrer en service. Après un retard à l'allumage, il était, lors de sa consultation ce mardi 19 janvier, hors service. Sur la plateforme keldoc, deux centres proposent des dates mais pas avant mars. Seule Maiia propose deux centres avec des rendez-vous dans la semaine.
Pas de "surbooking" selon l'ARS
Depuis, Françoise, qui se dit à "100% pour les vaccins", appelle chaque jour les centres de vaccination de chaque arrondissement : "La réponse est invariablement la même : il n'y a pas de disponibilités."
Jean-Paul, un septuagénaire qui réside près de Fontainebleau, est dans le même cas. Aucun rendez-vous n'est disponible sur Doctolib et les lignes de téléphones sonnent toutes occupées. "Un peu par hasard, en rappelant trois ou quatre fois de suite, j'ai eu Nemours. Ils m'ont dit qu'effectivement, ils étaient complets les jours à venir, mais qu'ils me mettaient sur liste d'attente et qu'ils me rappelleraient."
Mais selon le directeur général de l'agence régionale de santé d'Île-de-France, Aurélien Rousseau, seuls 8 centres ouverts de la région sur 109 ont un "surbooking". L'ARS prévoit de le "régler en envoyant les personnes vers d'autres centres ou en décalant les rendez-vous de quelques jours".
5 millions de séniors de plus de 75 ans
Réservée jusque-là à certains publics prioritaires, dont les résidents d'Ehpad ou les soignants de plus de 50 ans, la vaccination est désormais accessible à tous les 75 ans et plus (5 millions de personnes) et à 800 000 personnes présentant des pathologies à "haut risque" (insuffisances rénales chroniques, cancer sous traitement...).
Or, dès le vendredi soir, jour d'ouverture des demandes, plus d'un million de rendez-vous ont été pris le soir-même en France.
"On va mettre la surmultipliée", a affirmé lundi soir sur France 5 Jean Castex, annonçant pour les deux semaines à venir 430 000 injections supplémentaires dans les Ehpad, où un peu plus de 100 000 résidents et soignants ont été vaccinés jusqu'à présent.
Ce dernier a réfuté l'existence de "stocks cachés" détaillant que la France avait reçu 1,6 millions de doses, dont 479 873 avait déjà été utilisées, selon les chiffres arrêtés lundi soir.
Quant à Françoise, son autre solution a été de s'inscrire sur une liste tenue par son médecin traitant. "Une femme m'a appelé pour me dire qu'il y avait un rendez-vous. Mais le temps qu'elle parle, cela avait disparu. Elle m'a dit qu'elle rappellerait, mais dieu sait quand."