Variole du singe : "Toute la transparence doit être faite, on passe à côté d'un grand problème de santé publique", alerte la députée LFI de Paris Danièle Simonnet

Des personnalités politiques, représentants associatifs et citoyens demandent la création d'une commission d'enquête sénatoriale sur l'action du gouvernement dans la lutte contre la variole du singe. L'Île-de-France est la région la plus touchée par l'épidémie avec 1 300 cas au 28 juillet.

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"L'action du gouvernement (...) est totalement insuffisante face à l'ampleur de la situation", alertent 200 personnalités dans une tribune parue ce mardi dans le journal en ligne HuffPost.

Parmi les signataires, la députée de Paris Danièle Simmonet : "Alors que l’Organisation mondiale de la Santé a déclenché son plus haut niveau d'alerte déclarant qu'il y avait urgence de santé publique de portée internationale, on trouve que la politique menée par le gouvernement en matière de vaccination est à côté de la réalité", fustige-t-elle.

Les auteurs de la tribune critiquent notamment "la lenteur extrême de mise en route" et le "sous-dimensionnement" de la campagne de vaccination."

Pas assez de créneaux de vaccination

Un centre de vaccination dédié a récemment ouvert dans le 13e arr. de la capitale. Insuffisant pour Danièle Simonnet. "Selon la Première Ministre, les doses ne manquent pas, mais on se retrouve avec un seul centre sur Paris. Un autre devrait ouvrir à Marseille. Quand vous cherchez à prendre rendez-vous, il faut attendre un à deux mois. Avec même pas 150 rendez-vous par jour sur Paris", dénonce la députée de Paris. Les "créneaux disponibles restent en nombre trop insuffisants partout sur le territoire national", jugent les auteurs de la tribune.

Parmi les auteurs de la tribune, les présidents des associations AIDES, Act-UP Paris et Médecin du Monde ou Anne Souyris, adjointe PS à la Maire de Paris en charge de la santé publique ou encore la députée EELV de Paris, Sandrine Rousseau, qui fustige la campagne de vaccination menée par le gouvernement.

Même son de cloche pour l’association Aides, "l’heure est à l’urgence". "Nous réclamons donc le déploiement dès aujourd’hui par l’Etat d’une campagne de vaccination “coup de poing”, qui s'étalera sur les deux semaines à venir. Cette campagne devra s’appuyer sur les professionnels-les de santé libéraux volontaires et en particulier sur celles et ceux implantés-es sur les lieux de villégiature et dans les territoires ruraux. Nous demandons ainsi que les doses soient mises à disposition dans les pharmacies de ville et que les médecins libéraux volontaires puissent être des piliers de cette campagne de vaccination", peut-on lire dans un communiqué.

Autre signataire de la tribune, l'association Act-up. François Emery, chargé de plaidoyer à l'association Paris dénonçait la semaine dernière sur France Info, la mollesse des pouvoirs publics : "Cela fait des semaines qu'on alerte sur la nécessité de vacciner le plus possible et de monter le dispositif en puissance pour que le maximum de personnes concernées puissent se faire vacciner".

Création d'une commission d'enquête

Les signataires de la tribune dénoncent  "l'absence d'information transparente" sur le "nombre de vaccins disponibles" ou "les commandes à venir". Ils demandent aux sénateurs de constituer une commission d'enquête, comme ce fut le cas en 2020 sur la gestion de la crise sanitaire du Covid-19.

"Il y a une opacité totale sur le nombre de vaccins dont la France disposerait parce que le gouvernement a décrété que c'était 'secret défense'", poursuit l'élue parisienne.

 "On aimerait savoir pourquoi il n'y a pas plus de vaccins en accessibilité, pourquoi les pharmaciens et les médecins de ville ne sont pas en capacité de vacciner, pourquoi on ne rouvre pas plus de centre de vaccination", ajoute-t-elle.

"La campagne de vaccination n'a pas pris de retard"

Face aux critiques, le ministre de la Santé François Braun a assuré fin juillet que la France n'avait "pas pris de retard" et affirmé que le stock de vaccins anti-variole était "très conséquent". Il avait toutefois refusé d'en préciser l'ampleur, plaidant le "secret défense" car la variole peut servir d'arme biologique. 

Lundi 1er août, à l'issue d'une rencontre avec l'association AIDES, le ministre a promis sur Twitter que la "mobilisation sur tout le territoire continu(ait) à s'accentuer".

A l'élue écologiste de Paris Sandrine Rousseau, qui demandait ce mardi à l'Assemblée nationale si "seule la volonté politique manque", François Braun a notamment opposé, lors des questions au gouvernement, les "136 centres de vaccination ouverts" et les "plus de 14.000 vaccinés".
Après le centre "grande capacité" ouvert la semaine dernière à Paris, "un centre similaire ouvrira très prochainement à Marseille", a déclaré le ministre. "Pour diminuer le délai d'accès aux vaccins, notamment dans les zones où la demande est élevée comme en Paca et en Ile-de-France", il a aussi dit travailler à "une expérimentation avec les pharmaciens".

Près de 2000 cas en France

Selon le dernier bilan de Santé publique France, publié vendredi, 1.955 cas confirmés ont été recensés en France depuis le 20 mai, date à laquelle un premier cas a été détecté sur le territoire national. L'île-de-France est la région la plus touchée.

Face à cette flambée des cas, plus de 42.000 doses de vaccin contre la variole ont été déstockées et la vaccination a été élargie aux publics les plus à risques : les hommes ayant des relations sexuelles avec un ou plusieurs hommes, les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples, les travailleurs du sexe et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.

Un numéro vert a été mis en place par le gouvernement : 0 801 90 80 69.

Les personnes souhaitant se faire vacciner peuvent trouver un centre sur le site Santé.fr ou sur le site Monkeypox-info-service (la page mise en place par le gouvernement).

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