Depuis l'annonce d'une nouvelle période de confinement le mercredi 28 octobre, les ventes de jouets sexuels en tout genre se sont envolées. Une tendance marquée par l'arrivée de nouveaux produits et surtout, d'un changement des mentalités.

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Les souvenirs du premier confinement refont surface : comment occuper son temps ? Nombreux sont ceux à penser à leur intimité : les ventes d'objets sexuels ont fortement augmenté depuis l'annonce du reconfinement.

Selon les chiffres fournis par le dirigeant de Passage du Désir, une chaîne de "lovestore" qui possède cinq magasins à Paris et plusieurs en régions, les ventes ont bondi de 185% le dernier jour d'ouverture de ses boutiques. Depuis, l'intégralité du chiffre d'affaires s'est reporté sur les ventes en ligne.

"Lors du premier confinement, les ventes avaient doublé. Cette fois-ci, elles ont augmenté fois six par rapport à une période normale", indique Patrick Pruvot, fondateur de la marque.

Huiles de massage, jeux pour couples, petits accessoires bondage, menottes ou encore sex-toys sont concernés. "Nous avons dédramatisé un peu cet univers. Le coquin gentil fonctionne, il y a une tendance du paraître vers le bien-être. On ressent moins de culpabilité des clients qui viennent si l'on compare à la période avant Covid", poursuit-il.

Une nouvelle clientèle décomplexée

Dans cette chaîne de magasins, ce sont les femmes qui achètent principalement, 55% contre 45% d'hommes. Mais cette statistique en cache une plus surprenante. "Notre clientèle était majoritairement âgée de 18 à 35 ans. Quand on a rouvert après le premier confinement, une clientèle cinquantenaire a commencé à venir. Ils étaient moins à l'aise auparavant, il y a eu un déclic. Ce sont souvent des couples où les enfants viennent de partir, ils sont un peu en panique", indique Patrick Puvot.

Ce dernier analyse aussi ce phénomène par un changement de regard porté sur les sex-shops. L'arrêt de la vente de vidéos pornographiques et la banalisation des devantures ont permis de rendre ces lieux plus attrayants auprès des consommateurs.

De nouveaux produits qui attirent une nouvelle clientèle

Dans le détail, certains produits connaissent un essor particulier que ce soit pour les femmes comme les hommes. "J'ai des copines qui m'ont demandé, lors du premier confinement, de leur recommander un bon 'Womanizer', c'est une révolution dans le milieu des sex-toys. Il est conçu exclusivement pour masser le clitoris. Généralement, les femmes qui l'adoptent ont du mal à s'en détacher ensuite", raconte Renée Greusard, journaliste à Rue89 et l'Obs.

Ce type de sex-toy qui stimule sans toucher la peau grâce à de la propulsion d'air a permis de dédramatiser l'achat de ces objets. "On pose un autre regard sur la sexualité, cela devient normal d'avoir une sexualité destinée au plaisir, surtout pour les femmes, ce qui n'était pas le cas avant. On le voit notamment sur la masturbation. Les études montrent que c'est moins un problème de le dire pour les femmes", pense cette journaliste.

Cette démocratisation touche aussi les jouets sexuels pour hommes. Il y a par exemple eu une augmentation de 300% des ventes de plugs anal en deux ans chez Passage du Désir. "Des tabous sont en train de tomber pour les hommes, typiquement celui du plaisir prostatique qui était pendant longtemps associé à l'homosexualité", continue Renée Greusard.

Chute de l'activité sexuelle pendant le confinement

Difficile de savoir si ces tendances concernent toute la population. Une étude réalisée fin avril dernier par l'Ifop pour la plateforme Charles.co, vient nuancer l'idée d'un épanouissement de la sexualité durant cette période.

"Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, le confinement des Français n’a pas favorisé une intensification de leur activité sexuelle dans la mesure où l’on observe une chute significative de celle-ci, aussi bien chez les personnes célibataires, que celles en couple", indiquent les auteurs de l'étude.

Concernant l'utilisation de jouets sexuels durant la période, ils restent minoritaires selon l'étude. Ils sont 11% à déclarer en avoir utilisés, à part strictement égale entre hommes et femmes.

Toujours selon cette étude, la consommation de vidéos pornographiques a été le reflexe le plus courant par les célibataires et les couples dans leur intimité. Mais une part significative des personnes interrogées a trouvé son bonheur dans la lecture de livres ou de bandes-dessinées érotiques.
 
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