Pas toujours simple de courir seule lorsqu'on est une femme. L'association "Sine Qua Non" propose des sorties en groupe aux femmes et aux hommes pour éviter le harcèlement dans la rue.
Ce jour-là, le rendez-vous est donné à la Porte de Clignancourt dans le 18e arrondissement de la capitale. Hommes et femmes ont décidé de faire du sport ensemble. Avant la course, Mathilde Castres, présidente de l'association "Sine Qua Non" encourage les troupes : "on va porter un message de pouvoir courir où on veut, quand on veut, comme on veut. On utilise le sport comme un outil pour se réapproprier l'espace public".
À 19h30, la joyeuse troupe s'élance en trottinant vers la Butte Montmartre. Entre 5 et 6 kilomètres de jogging. Sur la route, des regards et cet homme qui les suit quelques centaines de mètres avant de jeter l'éponge. Un détail qui échappe totalement à la plupart des individus qu'ils croisent. Alors pourquoi s'infliger ça ? La réponse est toute trouvée : plaisir, bien-être et liberté.
À la fin de chaque course, la traditionnelle photo de groupe et un constat : "en temps que femme, quand tu sors pour aller courir, t'es là "est-ce que j'ai mes clefs ? Est-ce que j'ai un spray ? Est-ce que je vais dans un parcours safe ?", moi mon mec il court, il se pose jamais la question, il met son short, il se casse" résume l'animatrice de l'association Cécile Pochet qui participe également aux courses.
Lucile Woodward, elle, a décidé d'utiliser le sport pour porter des messages. Elle est coach sportive, ses abonnés sont quasi-exclusivement des femmes, elle pointe du doigt un double problème : les remarques incessantes dans l'espace public sur la performance ou le physique, "ça peut partir d'un bon sentiment d'encouragement maladroit, lourdingue (...) ça, ça contribue à se sentir par forcément victime mais peut-être proie et du coup ça contribue au malaise ambiant de faire du sport dehors dans la rue".
Retrouvez tous nos reportages sur idf.france3.fr