Certains les présentent comme la solution anti-crise. Les magasins hard-discount qui cassent les prix se développent dans notre région. Carrefour prévoit de remplacer son hypermarché de Sevran par une enseigne brésilienne spécialisée dans la vente en gros mais ce projet est dénoncé par la municipalité qui a lancé une pétition.
L'hypermarché Carrefour de Sevran risque de baisser le rideau à l'automne prochain. À la place, le géant de la grande distribution veut implanter un magasin hard-discount tout droit venu du Brésil, l'enseigne "Atacadāo", une filiale du groupe français. Dans ces magasins, le principe est simple : pas de rayons mais des palettes à même le sol, les achats ne se font qu'en grande quantité pour payer moins cher.
Alors forcément, à Sevran, avec la hausse des prix, le concept séduit les habitants. Une installation qui fait néanmoins polémique même si Carrefour dément : "aucun arbitrage n'a été rendu pour l'heure quant à l'implantation d'un magasin Atacadāo sur le site de Sevran". Mais pour le maire aucun doute, le projet se fera : "il m'a bien été dit et confirmé, ça m'a ensuite été confirmé par d'autres dirigeants de Carrefour, qu'ils avaient choisi l'emplacement du Carrefour de Sevran pour faire leur changement d'enseigne (...) parce que finalement, Sevran est une ville pauvre et donc on doit avoir des magasins de pauvres, c'est injuste !" dénonce Stéphane Blanchet.
Des salariés en moins, des clients en plus
Selon les syndicats, Carrefour pourrait se séparer de 40% des 350 employés de l'hypermarché. "Quand vous posez une palette par terre, il faut moins de personnes pour poser la palette par terre que pour remplir un rayon (...) aujourd'hui, on a tout un tas de métiers : des boulangers, des poissonniers, des charcutiers, des vendeurs...Que deviennent ces gens-là dans ce modèle-là ?" De nombreuses questions qui n'appellent qu'une seule réponse pour Dominique Moualek, délégué national Force Ouvrière des hypermarchés Carrefour.
Le groupe Carrefour cherche à s'implanter sur le marché du super hard-discount où il est encore peu présent. Philippe Moati, économiste à l'Observatoire société et consommation, le confirme : "un groupe comme Carrefour, qui s'était débarrassé de la filiale hard-discount -Dia- qui a été vendue, a besoin de réoccuper le terrain du prix bas et des consommateurs très sensibles au prix et donc là, ils importent un concept qui a l'air d'être bien rôdé à l'étranger, qui est assez innovant, en France on ne connaît pas très bien ce genre d'approche et donc ils espèrent reconquérir ce segment de marché".
Les salariés du magasin réclament une réunion avec la direction pour être enfin fixés sur leur avenir.
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