En Seine-Saint-Denis, une association recherche désespérément de nouveaux locaux. La Réserve des arts de Pantin est délogée en raison de la construction prochaine d'un écoquartier. L'association spécialisée dans le réemploi de matériaux pour les professionnels de la culture lance un appel à l'aide.
À la Réserve des arts, un long tissu entre les mains, des étudiants calculent leur budget au millimètre près. Ils ont trouvé leur bonheur en vue d'une exposition. Ici, c'est cinq fois moins cher qu'ailleurs alors quand on leur annonce que l'association va déménager, c'est un coup dur : "on ne sait pas vers quelles autres solutions on pourra se tourner. On n'a pas d'infos sur comment les matériaux vont être transportés. Est-ce qu'on aura toujours les mêmes matériaux ? Est-ce que ce sera toujours aussi intéressant au niveau du budget ?" se demande Mathias Rouget, étudiant en médiation culturelle à la Sorbonne.
Depuis une dizaine d'années, la Réserve des arts recycle 700 tonnes annuelles de matériaux culturels mais fin-juin, l'association doit faire ses cartons. Destination ? Inconnue.
"Bon nombre d'évènements en Île-de-France ont lieu à Paris et en première couronne et ça représente la totalité aujourd'hui de notre activité de collecte et de réception de matériaux, tout comme nos 13 000 adhérents, aujourd'hui, habitent sur le territoire parisien (...). Il ne fait pas sens de leur faire prendre des transports pour aller sourcer de la matière très loin" argumente Charlène Dronne, directrice de la Réserve des arts.
Un espace trop grand et un loyer pas assez élevé
La Réserve des arts va laisser place à un écoquartier de 42 hectares. Le premier coup de pioche est prévu en septembre. Dans ce projet, la mairie de Pantin prévoit logements, commerces, bureaux, équipements publics et espaces verts mais pas d'entrepôt pour l'association, jugé trop cher pour la structure.
Selon Bertrand Kern, maire de la commune, "le problème, aujourd'hui, c'est que leur modèle économique est très dévoreur d'espace. Un modèle économique qui est de plus de 3000m2 avec, encore une fois, des loyers qui sont plus de deux fois inférieurs à ceux qui sont pratiqués sur la petite couronne parisienne (...) donc on a du mal à trouver un lieu".
Plus de 1 000 personnes ont signé la lettre de soutien à la Réserve des arts sur leur site internet. Avec ce déménagmeent sans perspective, les trente salariés craignent de devoir interrompre leur activité ou de la voir tout simplement disparaître.
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