C'est une annonce qui a surpris tout le monde. Les maires socialistes de Saint-Denis et de Pierrefitte-sur-Seine envisagent de fusionner leurs communes. Le vœux sera soumis dans deux semaines aux deux conseils municipaux mais l'idée est déjà loin de faire l'unanimité.
Ils ont décidé ça tous les deux, dans leur coin, avant de l'annoncer publiquement en début de semaine à leur majorité. Les maires de Saint-Denis et de Pierrefitte-sur-Seine marient leurs communes. Ce n'est pas une histoire d'amour, juste une histoire de raison pour Pierre Fourcade, maire de Pierrefitte-sur-Seine : "c'est améliorer la qualité de vie de nos populations, c'est pouvoir leur apporter des équipements qui permettent aux enfants d'aller à l'école, d'aller au conservatoire, d'avoir des terrains de sport qui soient les mêmes qu'ailleurs, que la fiscalité soit aussi la même qu'ailleurs".
Une union pour le meilleur mais surtout pour le pire selon les opposants politiques qui craignent que la ville de Pierrefitte-sur-Seine se retrouve sous la tutelle de Saint-Denis et qu'elle perde son identité. Dans le panier de la mariée, il y a aussi une fiscalité qui explose et des services publics qui ferment les uns après les autres.
D'après Romain Potel, conseiller municipal d'opposition à Pierrefitte-sur-Seine, sa ville "a un budget qui est très dur à boucler mais Saint-Denis a également un budget difficile à boucler (...) donc en gros on va faire le mariage d'un malade et d'un mourant". Farid Aid, lui aussi membre de l'opposition, renchérit : "comme on va réduire la masse salariale, on va réduire les fonctionnaires et on va réduire aussi les services".
La voix des habitants
Autre point de discorde, le déni démocratique de ce couple illégitime. Aucune consultation citoyenne n'a été organisée. Pas de promesse électorale sur ce thème pendant leur dernière campagne municipale respective. "Si vous voulez le faire, vous consultez les citoyens autour d'un referendum (...) on ne peut pas appliquer à cette décision de fusion, le principe du 49.3 pour les retraites" dénonce Stéphane Peu, député de la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis. Mathieu Hanotin contre-attaque : "quelle serait la légitimité d'un referendum dans lequel il n'y aurait que quelques pourcents de électeurs qui participent ? Le vrai referendum, le seul, ce sera celui de 2026" conclut le maire de Saint-Denis.
Le 20 avril, les vœux des deux communes seront prononcés ou plutôt mis au vote aux conseils municipaux. Ensuite, les fiancés se donnent un an pour préparer la cérémonie officielle. Leurs services et la population seront invités à participer. La préfecture devra valider cette union.
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