Dans une lettre ouverte publiée sur les réseaux sociaux, 14 joueuses françaises ont pris la parole pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans leur discipline. La fédération française des échecs a encouragé cette libération de la parole.
À 35 ans, Yosha Iglesias est une professionnelle du jeu d'échecs, la joueuse a passé des milliers d'heures silencieuses devant ses 64 cases et si aujourd'hui elle prend la parole, c'est pour dénoncer les harcèlements et les agressions dont elle a été témoin ou qu'elle a elle-même subis au cours de son parcours.
"J'ai vu un grand maître mettre la main aux fesses de manière non consentie à une jeune joueuse, j'ai eu une remise de prix d'un tournoi que j'avais gagné, l'adjoint au maire de la ville de Nice qui remettait le prix, lors de la photo officielle m'a mis la main aux fesses comme si mon corps lui appartenait".
Une lettre ouverte aux victimes et aux agresseurs
Comme Yosha, elles sont 14 championnes à avoir cosigné une lettre sur les réseaux sociaux:
Cette lettre, c'est avant tout un message pour les victimes, "c'est pour leur dire qu'elles ne sont pas seules, leur dire qu'on les croie, leur dire qu'on est là pour elles" ajoute la joueuse d'échecs.
Même son de cloche à la fédération nationale des échecs. Les responsables demandent à tous d'être vigilants face à des comportements inadaptés et répréhensibles. "Ce n'est pas un sujet qui doit être tabou, c'est un sujet qui existe. Ce n'est pas parce qu'on remet en cause des gens qui salissent la mission éducative et la mission d'émancipation qu'on a, nous, en tant qu'association sportive, qu'il faut écarter ces problèmes-là" affirme Jean-Baptiste Mullon, vice-président de la fédération française des échecs.
Sur le site de la fédération, les licenciés sont appelés à témoigner et à dénoncer tous les actes de violence et de harcèlement pour mettre en échec tous les agresseurs.
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