Un chantier de fouilles à Saint-Denis, en extérieur, est le théâtre régulier d'insultes à caractère sexiste. La municipalité a réagi avec des affiches rappelant que ce type de propos peut faire l'objet de poursuites pénales.
Tout près de la basilique, un immense chantier de fouilles archéologique, avec, depuis peu, des affichettes accrochées aux grilles. Un avertissement pour demander de respecter les femmes archéologues en train de travailler.
Ces mises en garde ont été installées par la mairie depuis que plusieurs jeunes femmes sur le chantier ont fait état de remarques et propos sexistes notamment lorsqu'elles travaillent en short et t-shirt. "À partir de fin mai, on a eu une augmentation très significative des situations de harcèlement des archéologues femmes par les passants. Harcèlement, outrages à caractères sexuels et sexistes (...), elles m'ont remonté le fait que là ça commençait à être vraiment très très problématique et moi, de mon côté, j'ai alerté l'administration de la ville, le cabinet, les élus" rapporte Claude Héron, directeur de l'unité d'archéologie. Aucune plainte n'a été déposée pour l'instant mais la mairie a aussi renforcé la surveillance aux abords du chantier.
Une discrimination qui en entraîne d'autres
Cette affaire de sexisme ordinaire a vite pris de l'ampleur sur les réseaux sociaux. Elle est entre autres, fortement relayée par certains sites proches de l'extrême-droite qui pointent du doigt la Seine-Saint-Denis et ses habitants.
"Des personnes mal intentionnées, notamment sur les réseaux sociaux, dès qu'il se passe quelque chose chez nous, expliquent les choses par : "c'est parce que c'est en Seine-Saint-Denis", comme si, ici, les choses se passaient différemment d'ailleurs. (...) On a jugé que c'était important de réagir tout de suite sachant que ce ne sont pas des faits propres à la ville de Saint-Denis et propres à des fouilles archéologiques. On sait que le harcèlement de rue arrive malheureusement partout." rappelle Orian Filhol, maire adjointe en charge des solidarités, droits des femmes et lutte contre les discriminations.
L'outrage sexiste et le harcèlement de rue sont des infractions punies par le Code pénal et passible d'une amende pouvant atteindre 750 euros.
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