Un rapport interne pointe les hausses des atteintes physiques à l'encontre des agents de la RATP (+ 24% en 2017) et des violences aux voyageurs (+ 20%).
Le phénomène est-il inquiétant ? La RATP a précisé que "l'année 2018 ne confirmait pas cette tendance. A ce stade, nous constatons une stabilisation voire même une légère baisse des atteintes à l'encontre des conducteurs de bus".
En 2017, la RATP a décompté 6.470 faits de violence sur les voyageurs. Un chiffre qui reste cependant "bien inférieur à celui de 2012", quand 7.115 faits avaient été signalés, selon le rapport.
En revanche, avec 1.230 atteintes physiques en 2017, touchant principalement les machinistes et les agents de contrôle, le ratio de ces atteintes sur agents par million de voyages affiche le niveau le plus élevé de ces six dernières années, malgré un trafic en hausse. Le rapport souligne "une forte hausse de la part des atteintes physiques liées à un différend de circulation", passant de 27,1% en 2016 à 36,9% en 2017.
Essentiellement dans les bus et trams
L'agence de transports publics recense également 2.848 faits d'outrages ou menaces à l'encontre des agents en 2017, soit une hausse de 3% sur un an. Le rapport note que 71% de ces outrages et menaces concernent les réseaux de bus et de tramway.Les éléments de ce document ont été révélés par France 2 vendredi, coïncidant avec la prochaine comparution d'un chauffeur de bus de la RATP en conseil disciplinaire pour avoir giflé un collégien qui l'avait insulté début septembre dans le secteur de la mairie d'Arcueil (Val-de-Marne).
"L'année 2017 n'a pas été bonne en ce qui concerne aussi bien les atteintes à l'encontre des conducteurs que des voyageurs", a confirmé la RATP, contactée par l'AFP.
"Une atteinte par jour"
"Nous avons relevé en particulier une hausse de 9% des atteintes contre nos conducteurs de bus en 2017. Cela représente un peu moins d'une atteinte par jour contre un conducteur de bus de la RATP, à rapporter à nos 15.000 conducteurs, opérant sur 350 lignes en Ile-de-France", assure-t-elle.Pour que ses agents puissent travailler en sécurité, la RATP a rappelé avoir mis en place un dispositif comprenant un maillage d'un millier d'agents de sécurité, complété par près de 50.000 caméras de vidéosurveillance (35.000 embarquées et 15.000 fixes), pour un budget de fonctionnement moyen de 100 millions d'euros par an. L'entreprise a aussi indiqué que "l'embauche de 100 agents supplémentaires est en cours".
Par ailleurs, "la RATP forme ses conducteurs de bus à la prévention et à la gestion des conflits en formation initiale et tout au long de leur carrière", et "de nombreux conducteurs et encadrants RATP interviennent lors d'actions de prévention (...) auprès des établissements scolaires des villes qu'elle dessert", selon la régie.