Votation citoyenne à Paris : les opérateurs des trottinettes en libre-service contre-attaquent… sur Tiktok

Sous le hashtag #sauvetatrott, plusieurs influenceurs ont été rémunérés par des opérateurs de trottinettes en location courte durée. En échange, les « tiktokeurs » ont réalisé de courtes vidéos visionnées par des millions de jeunes sur les réseaux sociaux, incitant les parisiens à participer à la votation citoyenne de ce dimanche 2 avril.

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« Le 2 avril, sortez de chez vous, allez dans votre mairie de quartier, et votez pour le maintien des trottinettes électriques », assure Ethan Berrebi, 21 ans, dans son Tiktok publié le 29 mars et déjà visionné par plus d’un million de personnes.

 Avec 1,9 million d’abonnés au compteur et 60% de son public entre 18 et 24 ans, Ethan est le candidat idéal pour une communication coup de poing de dernière minute avant le vote de dimanche. Il fait partie de la petite dizaine d’influenceurs ayant publié sous le hashtag « #sauvetatrott », dans le cadre d’un contrat de communication avec deux des opérateurs autorisés dans la capitale.

Parmi eux, on compte aussi Lou Pernaut, 1,4 million d’abonnés, qui s’indigne face caméra : « alerte catastrophe, la mairie de Paris veut interdire les trottinettes ».

Ethan Berrebi assure être un utilisateur ultra-régulier du service. « J’aurais fait cette vidéo dans tous les cas, rémunéré ou non », promet le jeune créateur de contenus. Pour lui, trop peu de jeunes sont prévenus de cette votation citoyenne organisée par la mairie de Paris, pour savoir s’il faut ou non interdire les trottinettes en libre-service dans les rues de la capitale. Il raconte qu’il a été ravi qu’on le contacte pour ce partenariat : « la cause est importante, je veux encourager les jeunes à s’engager, surtout quand ça les concerne. » De son propre aveu c’est d’ailleurs un « coup de chance » d’être cette fois payé pour. Tenu par une clause de confidentialité, il ne nous dira pas combien.

"La communication de la Ville et les modalités ne sont pas adaptées au 18-35 ans"

 

Côté opérateurs, on veut donc faire connaître l’évènement. Après des minutes de circulation offertes au début du mois sur preuve d’inscription au vote, ou encore des stickers collés sur les engins à deux roues, nouveau buzz. « La communication de la Ville et les modalités ne sont pas adaptées au 18-35 ans » pour Lime, leader sur le marché et initiateur avec son concurrent Dott de cette campagne, « puisque la campagne d’information municipale n’a lieu qu’en physique ». L’entreprise détenue par le géant Uber veut absolument que ses utilisateurs « participent à cet exercice démocratique ».

Tant que les influenceurs précisent sur les posts dédiés que la vidéo est publiée dans le cadre d’un partenariat rémunéré, tout ceci est parfaitement légal. Pour la mairie, cela pose tout de même question. « Quel est le rôle de ces influenceurs, qui ne sont ni encadrés ni régulés, et des moyens mis en place par des entreprises privées pour peser sur le résultat d’un vote, dans une démocratie ? », indique David Bélliard, adjoint à la mairie de Paris, au moment même où l’Assemblée Nationale étudie une loi sur la régulation des influenceurs. L’élu pointe « un problème démocratique au sens large », « qui ne donne pas une bonne image de ces influenceurs qui se font payer pour défendre le business d’opérateurs privés mais qui trop souvent ne disent pas un mot sur les grands enjeux sociaux ou climatiques qui nous concernent ».

Seule inconnue, le résultat réel et palpable d’une telle opération de communication. Surtout quand on sait que le réseau social Tiktok est principalement plébiscité par des jeunes qui ne sont pas toujours en âge de voter.

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