Brice Blanc est épithésiste depuis plus de 15 ans à Paris. Son métier est l’un des plus méconnus de la santé et pourtant, il est essentiel pour les personnes ayant perdu des parties de leur corps ou de leur visage. Rencontre.
« Ce patient a perdu la moitié de son nez à cause d’un cancer. Moi, j’essaie de resculpter la partie manquante pour la remplacer, et essayer d’aboutir à un résultat le plus naturel possible ». Brice Blanc s’exprime avec dans ses mains un morceau d’arrête nasale et de narine plus vrai que nature.
Son propos se veut humble, mais son travail confine à l’art. Ses prothèses sont absolument remarquables, similaires à s’y méprendre à l’original. Un travail qui permet souvent à des gens gravement meurtris dans leur chair par une maladie ou un accident de continuer une vie normale.
Le souci du détail infime et primordial
« Avoir perdu une partie de son visage, c’est un vrai traumatisme psychologique. Le fait de retrouver son visage entier, comme avant, c’est une émotion énorme ». Mais avant de parvenir à donner cette émotion au patient, le travail est long. Il exige de la patience et des talents multiples.
L’épithésiste commence par une consultation avec le patient afin de comprendre ses besoins et ses attentes. Il travaille ensuite avec des médecins et d’autres professionnels de la santé pour concevoir une prothèse personnalisée qui s’adapte parfaitement à la morphologie du patient. La prothèse est ensuite fabriquée à la main en utilisant des matériaux tels que le silicone, la résine, le métal et le plastique.
Ce processus de fabrication peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, surtout quand, comme Brice, on a le souci du détail. « Le travail de la sculpture est primordial pour parvenir à un résultat au plus proche de la partie disparue ». Passionné de modelage, Brice Blanc reproduit chaque ridule qu’il sculpte à la cire goutte après goutte, coud un à un les poils d’une moustache ou d’un sourcil…
Les couleurs sont aussi capitales. Brice Blanc mélange les pigments pour se rapprocher au mieux de la carnation naturelle « Sur le nez par exemple, il y les ailes narinaires qui sont souvent plus claires et il faut varier les couleurs pour parvenir au bon résultat. Je mélange, je combine, je peins comme le ferait un artiste».
"Certains patients me demandent même s’ils peuvent retrouver leurs petits points noirs, les imperfections de leur peau auxquelles ils étaient finalement attachés"
Brice BlancPaname
Un travail méconnu qui, grâce aux avancées techniques et technologiques, est en constante évolution, et permet de créer des illusions quasi parfaites, pour le plus grand soulagement de personnes durement touchées.
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