Opposés à la réforme des retraites, les syndicats étudiants espèrent une large mobilisation de la jeunesse, ce jeudi 9 mars. Ils comptent amplifier leur mouvement de contestation sur le thème de la précarité étudiante. Ils divergent cependant sur les modes d'actions. Défilé et prises de parole des organisations étudiantes sont prévus aujourd'hui à Paris.
Les syndicats étudiants appellent à une journée de mobilisation, ce jeudi 9 mars. Ils manifestent contre la réforme des retraites, et pour dénoncer la précarité croissante de la jeunesse étudiante. Les organisations de la jeunesse parient sur ce thème de la paupérisation pour amplifier leur mouvement dans les prochains jours.
C'est la stratégie adoptée par le syndicat étudiant, l'Alternative, deuxième organisation étudiante en France. "Dans les revendications de la jeunesse, le projet du gouvernement cristallise ce que refuse la jeunesse", déclare Hugo Prévost, secrétaire national d'Alternative, "mais au-delà, il y a d'autres choses qui ne vont pas, comme la non-annonce de la réforme des bourses et la sélection à l'université. Les étudiants ont compris que, pour améliorer nos conditions de vie et d'études, il faut faire reculer Macron et le fait majeur, c'est cette bataille sur les retraites", affirme Hugot Prévost.
Pour la FAGE, la fédération des associations générales étudiantes, qui s'affiche comme la première organisation étudiante représentative en France, la perception du mécontentement étudiant est sensiblement la même. "On va auprès des étudiants sur les campus, sur la question des retraites, on ne trouve jamais de portes fermées", explique Etienne Matignon, président de la FAGE," mais certainement, sur tous les sujets qui concernent leurs quotidiens de vie et d'études, on s'attend à ce que les étudiants soient plus réceptifs".
Blocages ou pas blocages
Mais comment donner de l'ampleur à la contestation étudiante ? Pour le syndicat Alternative, le mouvement est déjà en marche : "on construit, ca marche très très bien, il y avait 40 facs bloquées le 7 mai, une trentaine, le mercredi "constate Hugues Prévost, le président d'Alternative. "On est une génération qui a tout subi de la part de ce gouvernement, la sélection, le COVID, etc."
Il ajoute également que " cette génération, aujourd'hui, veut prendre sa revanche. Par contre, durant le COVID, on a permis, aux facs de passer en distanciel et les universités s'en servent pour détruire la mobilisation étudiante".
Du côté de la FAGE, on ne croit pas beaucoup à l'efficacité des blocages organisés dans les universités. L'organisation étudiante, par la voix de son président, précise qu'elle ne cherche pas d'ailleurs " à mobiliser des dizaines de milliers de jeunes dans la rue, mais plutôt à mettre en avant, les problématiques que peuvent rencontrer les jeunes, aujourd'hui".
Quant aux blocages des universités, Etienne Matignon, le président de la FAGE, n'appelle pas à cette forme d'action : "il y a d'autres manières de faire, on ne condamne pas non plus ces blocus, on croit simplement que ce n'est pas la solution et surtout pas, quand certains députés s'immiscent dans la vie des étudiants et des jeunes et s'en mêlent" ajoute Etienne Matignon.