La région Île-de-France a voté jeudi un vœu pour demander au gouvernement que le féminicide soit reconnu officiellement dans le Code pénal. Une mesure voulue par la quasi-unanimité des groupes, à l’exception du Rassemblement national.
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Alors que se poursuit depuis une quinzaine de jours le Grenelle des violences conjugales, va-t-on bientôt voir l’inscription du féminicide dans le code pénal ? L’Île-de-France en fait en tout cas la demande au gouvernement, après le vote quasi-unanime d’un vœu jeudi au conseil régional.
«
Pour certains ça paraîtra gadget, mais je pense qu'au fond ça ne l'est nullement, je pense que c'est une question de prise de conscience, a expliqué la présidente
Valérie Pécresse (Libre, ex-LR).
Si dans le cas du Grenelle des violences faites aux femmes, nous pouvions interpeller solennellement tous ensemble et à l'unanimité le gouvernement sur cette question, cela aurait une vraie puissance. »
Un vœu voté à l’unanimité, à l’exception du Rassemblement national
L’idée est, selon elle, de pouvoir, comme en Argentine, faire du féminicide «
une circonstance aggravante » devant les tribunaux : «
On a trouvé des excuses à des hommes qui commettaient des féminicides par le passé, parce que justement, soi-disant, ils les aimaient… C'est un sujet sur lequel la justice doit aussi changer de regard. »Lors du vote, seul le Rassemblement national s’est abstenu parmi l’ensemble des groupes, estimant qu'il fallait «
laisser faire les cours d'assises ». Du côté du groupe Ensemble IDF (PS), le vœu est qualifié d’«
avancée réclamée par les associations féministes ». Le groupe UDI, lui, a jugé la mesure «
insuffisante mais nécessaire ».
La violence faites aux femmes, déjà grande cause régionale en 2017
Un vœu du groupe Ensemble a d’ailleurs, avant celui voulu par Valérie Pécresse, acté la mobilisation par le conseil régional de «
l'ensemble de ses moyens d'action pour accompagner l'État et les associations dans la lutte contre les violences faites aux femmes ». Cela va de «
l'aide à la formation des forces de l'ordre, des médecins et des magistrats au recueil de la parole des femmes victimes de violences », à «
une augmentation significative du soutien financier aux associations », en passant par «
un plan de rattrapage en ce qui concerne le nombre de places disponibles pour les mises à l'abri d'urgence des femmes victimes de violences ».Nadège Azzaz, la présidente du groupe Ensemble, a annoncé qu’il s’agissait «
pour les socialistes » d’une «
vraie responsabilité d'avoir mis ce sujet sensible sur le devant de la scène : les féminicides ne peuvent plus rester l'angle mort des politiques publiques ». L'Île-de-France avait déjà fait de la lutte contre la violence faites aux femmes sa grande cause régionale il y a deux ans, en 2017.