Le Secours populaire lance la 11e édition de Comme un poisson dans l'eau. La presse avait rendez-vous dans le 20e arrondissement de Paris, ce mardi 22 octobre, pour découvrir les contours de ce dispositif qui s'adresse à 167 jeunes dans la région.
Bonnets bleus vissés sur le crâne, une petite dizaine d'enfants sont agrippés au rebord du premier couloir de nage. En face d'eux, presque autant de micros tendus par des journalistes agenouillés à leur hauteur. Une scène amusante et qui devrait laisser des souvenirs aux petits nageurs venus ce matin à la piscine Yvonne Godard située dans le 20e arrondissement de Paris.
Chaque matin de cette première semaine des vacances de la Toussaint, un petit groupe de treize enfants se retrouve pour un cours de natation. Au total, quinze établissements accueillent 167 jeunes inscrits dans les antennes du Secours Populaires d'Île-de-France à se consacrer à un objectif : apprendre à nager.
Une édition à succès
Les enfants ne sont pas les seuls à répondre aux questions. Au bord du bassin, Christian Lampin détaille la "montée en puissance" de Comme un poisson dans l'eau depuis 2014. "Au début, l'opération se déroulait dans vingt piscines. Cette année, l'objectif est de 850 enfants formés à la natation avec 80 piscines dans toute la France", se réjouit le secrétaire national du Secours Populaire français. Avec 4 000 enfants passés par le dispositif depuis sa création, l'association peut se targuer "d'une ambition qui grandit d'année en année".
Qui dit édition à succès, dit aussi parrains prestigieux. Peu avant le début du cours, les enfants ont d'abord pu entendre un mot de la part de Jules Bouyer, plongeur finaliste aux JO et médaillé aux championnats d'Europe et Mondiaux. "J'ai commencé le plongeon à l'âge de 6 ans. Pour moi l'eau, c'est la vie. Si je peux transmettre ça aux enfants, ça me rend très heureux", raconte-t-il avant de laisser le micro à Thibaut Rigaudeau, médaillé d'argent au triathlon paralympique de Paris.
"Quand j'ai commencé à perdre la vue, je pensais qu'il serait difficile de garder mon ressenti" entame-t-il avant de rappeler "l'importance de se sentir en sécurité". À peine a-t-il fini son intervention que les enfants se ruent autour de lui. Autour de son cou, la breloque olympique attire les regards. "Je peux la toucher ?", interroge un jeune nageur. "Comment tu as fait ?", lui demande une autre.
L'importance de la natation
Une heure et demie plus tard, les jeunes nageurs, divisés en deux groupes, changent de bassin. La séance mêle une partie apprentissage et une partie plus ludique. Cette méthode "ludinage" est proposée par Récréa, le gestionnaire des lieux aquatiques partenaires de l'opération.
La natation peut sauver des vies mais permet aussi à ces enfants de pouvoir pratiquer comme les autres
Christian Lampin, secrétaire national du Secours populaire français
Les rires des jeunes accompagnent la suite de la matinée, mais le sujet est sérieux. "L'ambition est de les amener à la natation. À la fois parce que ça peut sauver une vie, mais aussi pour que ces enfants puissent pratiquer comme les autres", explique Christian Lampin. "Quand on a du mal à boucler ses fins de mois, la piscine n'est pas une priorité", ajoute-t-il avant de souligner le "manque d'établissements" en France et la distance qui les sépare parfois les familles en difficulté accompagnées par le Secours Populaire.
Mais le lieu choisi aujourd'hui fait figure d'exception. Peu avant le début du cours, l'adjoint à la maire de Paris, Karim Ziady, désignait le 20e comme "l'arrondissement le plus pro-actif dans l'apprentissage de la natation aux enfants". Le maire précisait même qu'une quatrième piscine devrait y voir le jour dans les cinq prochaines années.