Sous le coup d'une OQTF, un étudiant doit être inscrit dans un master avant le 2 novembre prochain afin d'éviter l'expulsion du territoire français. Selon le syndicat étudiant, UNEF, la présidence de Paris-Nanterre bloque son inscription.
"Avec ce recours, je fais valoir mon droit d'étudier. Il faut que j'arrive à prouver que je suis étudiant pour ne pas aggraver ma situation et risquer l'expulsion." A l'Université Paris-Nanterre, un étudiant espère intégrer un master de sciences politiques via le dépôt d'un recours gracieux.
Sous le coup d'une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), il n'a pas encore été accepté en master. "J'ai candidaté dans beaucoup d'endroits et pour plusieurs masters à Nanterre où j'ai fait ma licence de Sciences politiques. Pour contester mon OQTF, je dois pouvoir montrer au tribunal administratif que je suis étudiant quelque part", commente-t-il sous couvert d'anonymat.
Son audience devant le tribunal administratif de Cergy aura lieu le 2 novembre prochain. Selon le jeune homme et l'UNEF, une commission pédagogique s'est portée volontaire pour analyser son recours et tenter de trouver une solution. "Je veux pouvoir continuer d'étudier en France. Si je ne trouve pas de fac, je risque l'expulsion", raconte celui qui souhaiterait faire carrière dans les relations internationales.
Voir cette publication sur Instagram
"Une situation grave"
Le jeune homme est soutenu par le syndicat UNEF de Paris-Nanterre. "C'est une situation grave et la fac doit l'aider à s'en sortir", déplore Barth Ruz, trésorier du syndicat. Le syndicat estime que la présidence de l'université "bloque son recours". "Elle refuse que la commission pédagogique étudie son dossier alors que la commission avait envisagé de le faire", fustige Barth Ruz.
D'après cet étudiant, il s'agit d'un recours pour intégrer un master de sociologie. "Je suis prêt à changer de discipline, car j'ai besoin de cette inscription. Le professeur en charge a accepté d'étudier mon dossier, mais la présidence ne fait pas le relais avec la commission pédagogique", indique-t-il.
"La direction argue qu'il ne peut pas intégrer le master parce qu'il n'a pas candidaté dans celui-ci en premier, mais nous savons que d'autres étudiants ont déjà pu intégrer des masters suite à des recours sans y être inscrit à la base", indique Barth Ruz.
"Il faut respecter le droit à étudier de chacun"
"D'autres professeurs qui sont au courant de ma situation depuis l'année dernière ont refusé de m'inscrire. Dans un mail transmis à France 3 Paris Île-de-France, l'UNEF estime que la politique de la présidence "bloque la situation, bloque la poursuite d'études" de cet étudiant. De son côté, le jeune homme indique avoir envoyé plusieurs courriels à la présidence "mais pour l'instant cela ne débloque pas ma situation."
Depuis plus de deux ans, l'UNEF de Paris-Nanterre alerte sur la situation des "sans-fac". Des cas qui ne sont pas isolés.
"Il y a des 'sans-fac' en master, mais aussi en première année de licence. Dans tous les cas, nous souhaitons que les recours soient transmis à une commission pédagogique pour donner à chaque étudiant le doit d'accéder aux études qu'il souhaite."
L'université dit avoir "recherché toutes les informations de nature à accompagner l'étudiant au mieux"
De son côté, la présidence de l'université indique que "l’établissement a recherché toutes les informations de nature à accompagner cet étudiant au mieux."
Plus loin dans sa réponse à France 3 Paris Île-de-France, la présidence explique "en revanche, lorsqu’elle a déposé des recours pour des formations auxquelles il n'avait pas postulé dans le cadre de la campagne Mon Master, la personne concernée a utilisé la plateforme locale de l'établissement comme une plateforme de candidature hors de tout cadre. Cela contrevient aux règles que l’établissement s’est fixées afin de permettre un traitement équitable de tous les recours reçus par
l’université. . Ceci explique que le dossier n’ait pas été transmis aux commissions associées aux parcours demandés."
En conclusion, l'université indique que "les commissions concernées ont fait part de leur bonne volonté à examiner tout dossier recevable au regard des règles de l’établissement, ce qui n’est pas le cas en l’espèce."