La reprise du sport amateur se rapproche avec le début du calendrier de déconfinement ce lundi. Pour les sports de combat et de contacts comme le judo. La reprise va demander de l’adaptabilité et de la patience.
Le calendrier de réouverture des clubs de judo a été précisé par le ministère des Sports. Le 19 mai, les clubs ouvriront pour les mineurs, le 9 juin, ce sera au tour des judokas majeurs de retrouver le tatami avec contact et le 30 juin, les clubs seront ouverts à tous.
Malgré ces perspectives, Alain Perriot, professeur dans deux clubs de judo en région parisienne, reste prudent. "Tant que je ne serai pas dans le dojo à donner les cours aux enfants, je me méfierai" . Il explique, en outre que les sports de combat "font toujours partie des astérisques en bas de tableaux dans les scénarios de réouverture" .
La nécessité pour les clubs de s’adapter en a poussé certains à devoir innover pour continuer une activité de manière pérenne. Alain Perriot, dans son club du XIXe arrondissement de Paris propose notamment des parcours de renforcement musculaire en extérieur pour les adolescents et des parcours plus ludiques pour travailler la condition physique des enfants. "Cela prend la forme de jeux avec des échelles de coordination ou encore des cerceaux ou des haies", explique-t-il.
"Le véritable enjeu, ce n’est pas le 19 mai mais la rentrée de septembre"
Pour de nombreux clubs, le 19 mai ne représente qu’une étape dans la revitalisation de l’activité. La rentrée de septembre 2021 représente une échéance bien plus importante pour les dirigeants des écoles de judo. Cyril Soyez, directeur technique de l’École de Judo des Mines dans le Ve arrondissement redoute que les parents refusent, à moins de l’instauration d’un cadre sanitaire stricte, de remettre leurs enfants sur les tatamis.
La perte globale des adhérents ainsi que les interrogations que posent les cours en collectivité en temps de crise sanitaire ont vu de nombreux clubs s’appuyer sur les aides du gouvernement pour conserver leurs structures. Sébastien Argence, responsable du club Nihon Dojo dans le XIIe arrondissement concède que "sans les aides de l’Etat, nous aurions eu du mal à maintenir le club en vie".
La question des compétions au sein des clubs se posent également pour les dirigeants. Cyril Soyez explique : "On ne sait pas si des adultes accepteront de s’entasser dans des gymnases avec une centaine d’autres personnes sans la garantie que tous les autres sont vaccinés" et de poursuivre "de plus, le judo est un sport de corps-à-corps et de contact donc cela augmente considérablement les risques de contamination".