La ligne D du RER restait très fortement perturbée vendredi après-midi par des arrêts de travail des conducteurs déterminés à "continuer" de faire valoir leur droit de retrait après l'agression d'un collègue mercredi soir à Corbeil-Essonnes, a indiqué le syndicat Sud à l'issue de négociations.
Le trafic sur cette ligne empruntée chaque jour par 550.000 personnes, est depuis le début de matinée "fortement perturbé", selon SNCF-Transilien. Il est également interrompu sur la ligne R, qui prolonge la ligne D jusqu'à Montereau et Montargis (60.000 voyageurs par jour).
Après l'agression de leur collègue dans l'Essonne, la CGT, Sud-rail et l'Unsa avaient appelé l'ensemble des agents du Transilien à faire valoir leur droit de retrait vendredi afin d'exprimer "leur mécontentement vis-à-vis du comportement de la direction qui refuse tout effectif supplémentaire" (d'agents de sécurité Suge) et témoigner de "leur soutien envers le collègue agressé", selon la CGT.
Selon Sud (majoritaire sur la zone), les discussions entamées la veille n'ont pas abouti. "La direction nous a proposé 4 embauches d'agents Suge, ce qui serait de nature à nous satisfaire, mais elle a braqué tout le monde en refusant de reconnaître le droit de retrait" et en annonçant qu'elle décompterait des "absences irrégulières", rapporte son porte-parole, Fabien Villedieu.
Le mouvement est suivi par "presque tous les conducteurs" du RER D, selon M. Villedieu. Les trains assurés vendredi sont conduits par des agents d'autres établissements, a-t-il précisé.
Plus précisément, aucun train ne circulait sur les tronçons Châtelet-Gare de Lyon, Melun-Corbeil, Corbeil-Malesherbes et Corbeil-Juvisy. En revanche, 1 train sur 2 roulait au Nord entre Châtelet et Orry-la-Ville et, au sud de la ligne, 1 train sur 4 entre Corbeil et Gare de Lyon via Evry-Courcouronnes et 1 sur 4 également entre Melun et Gare de Lyon via Combs-la-ville. Tous les horaires sur la SNCF.
Les deux jeunes auteurs présumés de l'agression sont âgés de 18 et 25 ans
Selon une source judiciaire, le conducteur agressé mercredi en fin de journée sur le quai a reçu "des coups de poing et de pied" et s'est vu prescrire six jours d'incapacité totale de travail (ITT). Les deux jeunes auteurs présumés, qui "lui ont reproché de les avoir mal regardés", sont âgés de 18 et 25 ans et "connus des services de police". Jugés en comparution immédiate vendredi après-midi, ils ont été condamnés vendredi à Evry à 4 mois de prison avec sursis.