Crash d'un avion sur l'A4 en Seine-et-Marne : "Au moindre problème, soit ils atterrissent sur l'autoroute, soit ils atterrissent sur une maison"

Un avion de tourisme s'est écrasé ce dimanche 30 juin sur l'autoroute A4 en Seine-et-Marne. C'est le deuxième crash d'un avion parti de l'aérodrome de Lognes en un an. Une responsable associative alerte sur les risques d'accidents et demande une restriction du nombre de vols.

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L'accident a fait trois morts, tous se trouvaient dans l'avion qui s'est écrasé ce dimanche 30 juin sur l'autoroute A4 en Seine-et-Marne. Mais selon une responsable associative, l'accident aurait pu faire beaucoup plus de victimes.

"C'est un petit miracle que les voitures aient entendu l'explosion en hauteur et ont toutes freiné, qu'il n'y ait pas eu de morts supplémentaires. Cela aurait pu être dramatique vu la trajectoire de l'avion", indique la porte-parole de l'Association des Riverains de l’Aérodrome de Lognes-Émerainville (Arale).

Cette dernière, qui préfère rester anonyme tant le sujet de l'aviation lui semble sensible, poursuit : "S'il n'avait pas rencontré les lignes à haute tension derrière, c'était peut-être le centre commercial qu'il prenait un dimanche après-midi."

Deux hommes et une femme sont décédés

L'accident s'est produit peu avant 16h au niveau de la commune de Noisiel. L'aéronef, un monomoteur "de type Cessna 172 (...) s'est crashé sur l'autoroute A4 après avoir, très manifestement, percuté une ligne à haute tension", a déclaré le parquet dans un communiqué diffusé dimanche soir et transmis à l'AFP.

L'accident est survenu moins d'une heure après le décollage de l'avion de l'aérodrome de Lognes, à proximité immédiate de l'autoroute.

"Les trois personnes se trouvant à bord, deux hommes et une femme, sont décédés", a indiqué le procureur de Meaux, Jean-Baptiste Bladier. "Le pilote, né en 1989, était détenteur d'un brevet de pilote depuis 2023 et comptait, a priori, un peu plus de 100 heures de vol à son actif", a ajouté M. Bladier.

80 000 mouvements par an

L'Arale dénonce depuis des années la fréquence des vols de cet aérodrome situé, certes au milieu de certaines forêts, côtoie de nombreuses communes qui se sont développées au fil des années.

"Il y a en moyenne 80 000 mouvements par an de ces petits avions, soit un avion qui décolle toutes les 2 minutes et ce, 360 jours sur 365. Ils survolent systématiquement la population. Ils sont à moins de 300 m d'altitude de nos maisons. Au moindre problème, soit ils atterrissent sur l'autoroute, soit ils atterrissent sur une maison. Ils n'ont aucune campagne pour pouvoir atterrir correctement en cas de problème, ou alors dans la forêt", dénonce la porte-parole de l'association de riverains.

L'association demande une restriction des mouvements, ce qui permettrait, outre une baisse des nuisances sonores, d'éviter la saturation aérienne. "Au moment de ce crash, il y avait 8 ou 9 avions en vol. Ils sont obligés de se déporter et cela peut créer des accidents. Cet aérodrome n'a pas vraiment place, là où il est aujourd'hui compte tenu de la dangerosité du circuit. Même les pilotes le disent : le circuit est très complexe et demande une technicité particulière", rapporte-t-elle.

Le Groupe ADP, qui gère l'aérodrome de Lognes, n'a pas souhaité répondre à nos questions. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), a ouvert une enquête administrative. "L'avion a été emmené au BEA au Bourget et est en cours d'analyses", indique un porte-parole du Bureau à France 3 Paris Île-de-France.

La gendarmerie des transports aériens a, elle, été chargée d'une enquête en flagrance pour homicides involontaires.

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