Des tombes au milieu des arbres : en Seine-et-Marne, un cimetière paysager, lieu de mémoire de demain ?

À Lieusaint, en Seine-et-Marne, pelouse, arbres et haies accueilleront bientôt les tombes ou les corps des défunts. Ce cimetière paysager et écologique comme l'on peut voir dans les pays anglo-saxons pourrait servir de modèle pour l'avenir, alors que de nombreux cimetières arrivent à saturation.

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Oubliez les pierres et les graviers. À Lieusaint en Seine-et-Marne les tombes seront bientôt entourées d'herbe et d'arbres. Le cimetière du Levant est un cimetière paysager. "L'idée est de mettre la nature au cœur du cimetière. À la fois pour des enjeux écologiques et paysagers", raconte Sébastien Fagis, élu en charge des espaces publics à la Ville de Lieusaint.

Plusieurs centaines d'arbres, haies et autres créations végétales sont disposées autour des emplacements bientôt destinés à accueillir les sépultures. Le terrain d'1,2 hectares est décoré selon le modèle anglo-saxon des cimetières 100% végétalisés. Au total, 19 massifs d'arbustes ont été réalisés ainsi que 1400m2 de haies "De plus en plus d'habitants nous font part de leur envie d'avoir un espace un espace plus vert pour se recueillir. C'est la base du projet lancé en 2019", indique l'élu municipal de cette commune de 15 000 habitants. Un projet dont le coût total est estimé à 1,280 million d'euros. 

Dès le parking, tout en gazon, les lieux sont verts et spacieux avec des coins propices au recueillement. "On a aussi un cahier des charges en ce qui concerne l'habillement des défunts. Par exemple, il est interdit qu'il porte du synthétique qui n'est pas une matière écologique", note l'élu.

Le cimetière innove également en termes de sépultures. "Il y a 600 sépultures traditionnelles mais aussi des sépultures pleines terre et 900 cavurnes qui sont des petits cubes enterrés", précise Sébastien Fagis. Là aussi, l'objectif est de respecter la nature en n'utilisant aucun bois traité dans la confection de ces sépultures par exemple.

"Objectif zéro phyto"

Si l'ensemble de la parcelle est végétalisé, l'omniprésence d'arbres ne répond pas seulement à un objectif décoratif. Pour les gestionnaires du lieu, il s'agit d'atteindre l'objectif "zéro phyto." Les produits phytosanitaires sont souvent utilisés pour désherber les espaces publics comme les cimetières en minéraux. "Ils contiennent souvent des pesticides et d'autres produits dangereux pour la végétation", détaille Augustin Bonnardot, forestier arboriste au Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement de Seine-et-Marne. 

Le cimetière a été conçu sur le terrain d'une ancienne pépinière où les volumes d'herbes étaient importants et des arbres existaient déjà. "Il n'y a donc pas besoin de désherber car le gazon a été semé sur des terrains fertiles", selon Augustin Bonnardot. De nombreux arbres adultes, déjà sur la parcelle avant la construction, ont également été conservés. 

Un système de récupération des eaux de pluies 

Grâce à l'installation de sept fossés peu profonds et larges appelées noues, l'eau de pluie peut être récupérée. "Les arbustes peuvent ensuite puiser l'eau dans ces noues pour se nourrir", poursuit Augustin Bonnardot.

L'eau peut ensuite être traitée directement sur place. "Cela évite de l'envoyer dans des buses pour qu'elle soit retraitée dans une station d'épuration", selon le forestier arboriste.

Un modèle d'avenir ? 

Plusieurs cimetières paysagers existent en Île-de-France comme à Guyancourt dans les Yvelines. Cependant, ce type de cimetière reste largement minoritaire par rapport au plus traditionnel édifice de pierres. À Lieusaint, il s'agissait d'abord de répondre à un problème de place. "Notre population a beaucoup grandi ces 20 dernières années et notre cimetière historique n'est plus adapté", justifie Sébastien Fagis.

De son côté, Augustin Bonnardot y voit "un modèle d'avenir" en matière d'écologie. Selon lui, "cela peut donner des idées à d'autres municipalités et devenir un modèle porteur pour les cimetières de demain." A Lieusaint, l'aménagement du terrain est terminé, mais des travaux sont encore en cours avant l'ouverture au public au printemps prochain.     

  

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