École talmudique en Seine-et-Marne : 7 personnes présentées à un juge

Sept membres d'une communauté juive ultra-orthodoxe gérant une école talmudique à Bussières en Seine-et-Marne, ont été déférés et présentés à un juge d'instruction ce vendredi. Ils sont soupçonnés de séquestration d'élèves mineurs et de violences physiques et psychologiques.

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"Au terme des gardes à vue, sept personnes ont été déférées ce matin et sont présentées actuellement devant le juge d'instruction", a expliqué la procureure de Meaux, Laureline Peyrefitte, lors d'une conférence de presse ce vendredi.

Ils ont été mis en examen vendredi soir notamment pour "violences volontaires sur des personnes vulnérables", "abus de la vulnérabilité d'une personne placée en situation de sujétion psychologique" ou encore "conditions d'hébergement contraires à la dignité".

Alors que le parquet avait requis la mise en examen pour "séquestration en bande organisée", ils ont été placés sous le statut de témoin assisté pour ce chef d'accusation.  

Les personnes mises en cause, responsables du site, équipe enseignante, surveillants, "ont globalement nié les faits même si certains ont pu décrire des actes comme des claques et des coups", a déclaré la procureure.

Lundi dernier, 17 membres de cette communauté juive ultra-orthodoxe de Seine-et-Marne avaient été placés en garde à vue, lors d'une opération qui avait mobilisé 130 gendarmes, principalement de la section de recherches de Paris. Une enquête a été ouverte pour séquestration en bande organisée, violences aggravées, privation de soins et d'aliments, abus de faiblesse aggravé.

Violences physiques et psychologiques

La yeshiva Beth Yossef, réputée pour ses méthodes strictes, accueillait une soixantaine d'élèves, entre 13 et 18 ans, en majorité de nationalité israélienne mais aussi quelques-uns de nationalité américaine, belge, roumaine ou encore irlandaise, "aucun ne parlant français", et "non-déclarés scolarisés", a précisé Laureline Peyrefitte.

"L'état de sujétion psychique a pu être relevé chez certains d'entre eux de même qu'une souffrance psychique", a décrit la procureure. "Certains ont pu confirmer sans toujours les critiquer des actes de violences physiques et psychologiques", a-t-elle ajouté, précisant que des faits d'agression sexuelle avaient été rapportés par l'un d'entre eux et faisaient l'objet d'une enquête.

"D'après leurs déclarations, ils étaient totalement isolés du monde extérieur à l'exception d'un contact téléphonique avec leurs parents sous autorisation". "Leur passeport était confisqué", ils étaient "très limités dans leur accès au soin" et vivaient "dans des conditions de logement insalubres et un état de délabrement général", a ajouté la magistrate.

Les mineurs pris en charge par la Croix-Rouge et l'ASE

Les mineurs ont été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE) de la Seine-et-Marne. Certains d'entre-eux seront récupérés par leurs parents ce week-end, a indiqué le département. Pour les autres, la prise en charge se poursuivra en lien avec la Croix-Rouge.

L'établissement avait fait l'objet de "divers signalements préoccupants dont un émanant de la Miviludes", la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, d'après la procureure.

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