Les adolescentes détroussaient les voyageurs, près de Disneyland Paris ou dans les transports de grandes villes pour le compte des aînés du clan, qui roulaient en Porsche : douze hommes ont été mis en examen vendredi à Montpellier, dont dix ont été écroués, a-t-on appris de source policière.
Quinze membres de ce réseau présumé de pickpockets, constitué de familles roms originaires de Bosnie, avaient été arrêtés lundi matin à Perpignan. Ils sont soupçonnés d'avoir incité une trentaine de jeunes filles à commettre des vols à la tire sur tout le territoire, de Lyon à Strasbourg en passant par Montpellier ou la région parisienne.
Des vols à la tire sur tout le territoire
A l'issue des gardes à vue, deux mineures et une femme enceinte ont été relâchées, les voleuses présumées n'étant pas visées par la procédure, selon une source policière. En revanche, douze hommes, âgés de 24 à 52 ans, ont été déférés jeudi et vendredi.
10 hommes inculpés pour incitation de mineurs à commettre un délit
Alors que deux d'entre eux, extérieurs au clan rom, ont été mis en examen pour association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée, et laissés libres sous contrôle judiciaire, les dix autres, que les enquêteurs considèrent comme les organisateurs du réseau, ont été inculpés pour incitation de mineurs à commettre un délit, "sauf un qui faisait travailler sa compagne qui s'est avérée majeure", a ajouté la source policière. A ce chef s'ajoutent ceux d'association de malfaiteurs, de recel de vol et escroqueries en bande organisée. Tous les dix ont été incarcérés.
Le réseau était organisé de manière pyramidale
Il y a un an, le parquet de Meaux charge la Sûreté départementale de Seine-et-Marne d'enquêter sur une recrudescence de vols à la tire aux abords du parc d'attractions, fréquenté chaque année par une dizaine de millions de visiteurs. En parallèle, la Sûreté de l'Hérault enquête sur des familles résidant à Perpignan, au train de vie sans rapport avec leurs revenus. Une information judiciaire est ouverte à l'été à Montpellier.
Constitué de plusieurs clans familiaux, le réseau était organisé de manière pyramidale: les chefs de clan faisaient travailler leurs enfants, qui étaient chargés d'encadrer leurs propres filles ou nièces, en s'assurant que l'argent remontait bien à la tête. Lors des perquisitions, 45.000 euros en espèces ont été saisis ainsi qu'une montre Rolex et neuf véhicules de luxe, dont une Porsche Panamera. Le préjudice est estimé à quelque 2 millions d'euros sur la durée de la prévention, "chaque fille rapportant entre 16.000 et 20.000 euros par mois", selon la source policière.