Jeux Paralympiques J-100 : Louis Hardouin, un surdoué du basket fauteuil

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Le parcours de Louis Hardouin est singulier à plus d'un titre. Il est aujourd'hui l'un des cadres de l'Equipe de France de basket fauteuil. Talent précoce de son sport, il a connu la pratique professionnelle à l'étranger. Il espère ramener l'or à Paris lors du tournoi paralympique.

En avril dernier L'Equipe de France de basket fauteuil s'est qualifiée pour les Jeux Paralympiques. Elle tentera en août prochain de ramener le premier titre paralympique pour la France dans l'histoire de la discipline.

À 100 jours des Paralympiques, France 3 Paris Île-de-France vous propose de découvrir le parcours de Louis Hardouin, un des rares Français à avoir fait du basket fauteuil un métier en allant jouer à l'étranger. Atteint depuis la naissance d'une malformation au niveau des membres inférieurs, il a démarré la discipline à l'âge de 10 ans. Il en est aujourd'hui l'un des meilleurs Français.

Un talent précoce

Le natif de Provins en Seine-et-Marne commence le basket fauteuil à 10 ans. "J'ai toujours adoré le basket et j'ai commencé à faire des entraînements avec différentes équipes dans la région puis j'ai trouvé le club de Meaux qui m'a accepté même si j'étais plutôt jeune pour commencer."

J'ai eu un fauteuil dès mes 4 ans alors j'ai toujours su le manipuler.

Louis Hardouin

Jeune mais motivé, le garçon manie déjà très bien le fauteuil. "J'ai eu un fauteuil dès mes 4 ans alors j'ai toujours su le manipuler. Et pour ce qui est du basket, j'avais envie d'apprendre. Les plus anciens m'ont aidé à progresser rapidement."

Parmi ces "plus anciens", il y a Samir Goutali. Un cadre de l'équipe à l'époque. Il se souvient du talent précoce de son jeune coéquipier. "On lui a appris des détails pour la conduite du fauteuil de sport mais il avait déjà une bonne gestuelle de tir, de bons dribbles et une vraie compréhension du jeu. On savait qu'avec le temps, il se créerait une carrure physique qui lui permettrait de jouer au plus haut niveau."

À l’époque, il n'y avait pas de catégories de jeunes en basket fauteuil. "Je m'entraînais donc avec l'équipe B, des joueurs qui avaient 15 ans de plus que moi, j'ai dû attendre avant de participer aux matchs mais je progressais vite lors des entraînements", se souvient Louis Hardouin.

Durant son adolescence, il devient titulaire dans l'équipe de Meaux, l'une des meilleures du Championnat de France. "On s'entraînait trois fois par semaine car aucun joueur de basket fauteuil n'est professionnel en France, beaucoup ont des vies de famille et un travail à côté", indique-t-il.

Les années passent et son talent devient de plus en plus évident sur le terrain de Meaux. Si bien qu'à 13 ans il est recruté au sein du centre de formation du Pôle France à Bordeaux.

"Là-bas j'ai découvert un nouveau mode de vie, on s'entraînait tous les jours J'ai appris également à faire attention à mon hygiène de vie et à l'importance de la nutrition. J'ai compris que le talent ne faisait pas tout. Avoir de bonnes habitudes de vie, cela fait aussi partie de la performance."

Louis Hardouin passe l'ensemble de ses années de lycée en centre de formation. "On pourrait se dire que j'ai sacrifié mon adolescence, mais je ne l'ai vécu comme cela. Toutes ces années, j'ai fait ce que j'aimais. Jouer au basket me rend heureux."

Des expériences à l'étranger pour découvrir le basket fauteuil professionnel

À l’issue de son expérience en centre de formation, il revient à Meaux pour quelques saisons. "Ensuite, j'ai eu la chance d'aller jouer en Espagne et en Allemagne et cela a changé ma vision de ce sport." Et pour cause, dans ces deux pays, le basket fauteuil est un sport professionnel, les joueurs sont salariés du club.

"Cela change pas mal de choses. D'abord, je gagnais ma vie grâce à mon sport. Ensuite, parce qu'on s'entraînait toute la semaine, deux fois par jour. Des tirs le matin et entraînement collectif le soir. Enfin, quand vous êtes pros, toute votre vie tourne autour du basket et il n'y a plus d'excuses pour manquer des entraînements", note-t-il.

Là-bas, quand les gens viennent voir du basket fauteuil ils viennent voir avant tout des sportifs qui s'avèrent être en fauteuil. En France, on réfléchit à l'envers.

Louis Hardouin

Grâce à ces expériences à l'étranger il a également découvert une nouvelle façon de voir le handisport. "Là-bas, quand les gens viennent voir du basket fauteuil ils viennent voir avant tout des sportifs qui s'avèrent être en fauteuil. En France, on réfléchit à l'envers. Les gens voient avant tout des personnes handicapées qui font du sport. On devrait s'inspirer de ces pays pour changer les mentalités ici.

En juillet prochain Louis Hardouin et ses coéquipiers s'apprêtent à représenter la France lors des Jeux Paralympiques.

Une première pour le basket fauteuil français depuis 20 ans. Devant le public parisien, le natif de Seine-et-Marne de 26 ans et étudiant en business et marketing nourri de grandes ambitions. "On s'est qualifié assez facilement et on espère aller loin dans le tournoi. Devant notre public ce serait une façon de faire évoluer les choses et les regards sur le basket fauteuil."

Pour l'avenir de son sport il espère le voir devenir professionnel un jour. "Aujourd'hui en France, beaucoup d'équipes aident les joueurs en les logeant par exemple. Cependant, tous sont obligés d'avoir un travail à côté pour vivre, j'espère qu'un jour notre sport deviendra professionnel."

Les Jeux Paralympiques se dérouleront du 26 août au 8 septembre prochain.

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