Quelque 200 salariés licenciés d’Arjowiggins abandonnés à leur sort, occupent leur usine 24 heures sur 24 et menacent de brûler leur stock. Le site situé à Jouy-sur-Morin en Seine-et-Marne doit fermer ses portes à la fin du mois.
La semaine dernière, les 240 salariés ont appris que l’usine, spécialisée dans la fabrication de papier sécurisé pour billets de banque, allait fermer à la fin du mois. Le tribunal de commerce de Nanterre a en effet prononcé la liquidation judiciaire et leur licenciement.
Depuis le 16 janvier dernier et l'annonce de la liquidation judiciaire, la direction ne donne aucun signe de vie. L'entreprise qui a bénéficié de 250 Millions d'euros d'argent public pour sa restructuration, a été cédée l'an dernier à un groupe germano-suisse qui ne cherche qu'à la liquider.
Les salariés ont installé des bouteilles de gaz sur les palettes de papier et sont prêts à tout pour se faire entendre. Poussés par le désespoir, ils n'ont aucune de réponse sur leur avenir ni d'interlocuteur. Ils demandent à être reçus par un haut responsable de l'Etat.
Leur stock de papiers pour billets de banque, d'une grande valeur, est devenu leur trésor de guerre et ils le savent. L'usine fabrique depuis 400 ans les billets de banque. Les premiers assignats (monnaie-papier qui exista pendant la Révolution française de 1790 à 1796) ont été fabriqués ici. Depuis, ils fournissent 120 pays en papier pour billets de banque, mais aussi pour les papiers administratifs non falsifiables comme les cartes grises.
Ils n'ont plus aucun contact avec leur direction, le fonds germano-suisse Blue Motion Technologies, qui a repris les rênes d’Arjowiggins Security au mois d’avril dernier. Celui-ci n’aurait pas traduit son rachat par un engagement financier.
Arjowiggins Security reste la seule entreprise de France à produire du papier pour les cartes grises. L’entreprise de Jouy-sur-Morin doit fermer ses portes le 30 janvier.