Retards fréquents, incidents à répétitions : deux collectifs d'usagers de la ligne P dénoncent les conditions de transports sur les axes Paris-Provins/La Ferté-Milon (Seine-et-Marne). Les deux derniers tronçons non-électrifiés de la région.
Il y a encore quelques mois, les passagers qui allaient en direction de La Ferté-Milon, en Seine-et-Marne, pouvaient voyager dans les "petits gris", ces trains à l'allure de boîtes de conserve géantes.
C'est dire si le matériel roulant est vieillissant, ce que dénoncent deux collectifs dans un courrier conjoint à la SNCF ainsi qu'à Île-de-France Mobilités, l'autorité régulatrice des transports.
"La ligne P a toujours été problématiques. Sur les cinq branches, on est la seule qui n'est pas électrifiée. On partage le parc AGC, des trains qui circulent sur les deux branches (avec celle de Provins, ndlr). Quand d'un côté il y a une substitution, l'autre en subit les conséquences, ce sont des vases communicants. Le parc est très fragile", explique Aurore Sancier, représente du collectif des usagers de la ligne P La Ferté-Milon-Paris.
Car avec l'axe Paris-Provins, ces deux tronçons ne sont pas encore électrifiés et les trains roulent au diesel. Ce dernier axe est en travaux et devrait l'être d'ici à la fin 2022. Mais pour les 30 km qui séparent Meaux de La Ferté-Milon, aucune date n'a été annoncée.
Contactée, la SNCF n'a pas souhaité réagir.
Plus d'1h30 de trajet supplémentaire en bus
"Les infrastructures sont vétustes. Il y a souvent des pannes de signalisation, des défauts électriques, il y a urgence sur les travaux. Lundi dernier, il y a eu des suppressions pour manque de gasoil", poursuit Aurore Sancier.
Si elle concède que des efforts ont été faits, ils sont bien insuffisants selon elle. Plusieurs pétitions ont d'ailleurs réunis des centaines de signatures pour demander une amélioration des conditions de voyage sur les différents axes de la ligne P.
Seul bouffée d'oxygène selon cette représentante associative : l'électrification de l'axe Paris-Provins permettra de ne plus partager les trains du parc AGC. D'ici là, les usagers doivent subir les aléas du voyage et prendre des bus lorsqu'ils sont mis à disposition.
"C'est bien d'avoir un moyen de substitution mais il ne faut pas que cela devienne une solution de facilité. Les temps de trajet doublent, on met 1h30 entre Meaux et La Ferté-Milon, et encore, quand le conducteur connaît le chemin", indique-t-elle.
Actuellement, 6 000 personnes empruntent cet axe chaque semaine. Mais la ligne connaît une hausse de fréquentation avec de nouveaux arrivants venus s'installer dans le département en quête d'une certaine qualité de vie proche de Paris.