Laurence Rossignol s'est rendu à Annet-sur-Marne où se situe la maison de retraite dans laquelle des jeunes stagiaires se sont filmées en train de maltraiter des patients. La secrétaire d'Etat a précisé qu'il s'agissait de " faits d'humiliation, de violence verbale, d'atteinte à la dignité".
La secrétaire d'Etat en charge des personnes âgées Laurence Rossignol a qualifié dimanche d' "actes graves" les mauvais traitements infligés à des résidents d'une maison de retraite de Seine-et-Marne par trois jeunes stagiaires, qui ont diffusé des vidéos sur internet. Depuis Annet-sur-Marne, la commune de 3.000 habitants où se trouve l'établissement d'accueil, Mme Rossignol a indiqué que selon les premiers éléments de l'enquête, trois personnes âgées avaient subi "des faits d'humiliation, de violence verbale, d'atteinte à la dignité", mais pas de "violence" ou de "maltraitance physique".
Questionnée sur le fait que les trois jeunes filles âgées de 16 et 17 ans se soient retrouvées seules avec les pensionnaires, Mme Rossignol a assuré que l'établissement "avait l'habitude d'accueillir des stagiaires" et que ces dernières étaient suivies par une "tutrice", mais qu'il y avait des "interstices". Elle a souligné que les vidéos tournées par les stagiaires, en formation pour devenir auxiliaires de vie dans un lycée professionnel, étaient "extrêmement courtes, moins de 20 secondes".
Au début de la semaine, les trois jeunes filles ont posté 33 vidéos sur la plateforme internet Snapchat, "montrant des personnes handicapées ou atteintes de maladies type Alzheimer", selon la gendarmerie. Elles ont été mises en examen vendredi pour violences en réunion avec préméditation, diffusion sur internet de scènes de violence et atteinte à la vie privée, et placées sous contrôle judiciaire, a détaillé le parquet de Meaux à l'AFP.
La direction de l'établissement "Le château de Louche" a elle indiqué dimanche qu'elle voulait "se concentrer sur le bien-être des résidents, notamment des trois victimes des agissements déviants de ces stagiaires".
Les associations scandalisées
"Ca paraît énorme que des jeunes filles en stage en arrivent à violenter des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer", a réagi Joëlle Le Gall, présidente honoraire de la Fédération nationale des associations de personnes âgées et de leurs familles (Fnapaef), contactée par l'AFP. "Si le personnel de l'établissement, aides soignants, infirmiers, médecins coordinateurs ne sont pas en capacité de bien encadrer les stagiaires, de prendre du temps pour les former, c'est un véritable problème", a-t-elle poursuivi."Les moyens dans les EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont très largement insuffisants et c'est là le problème", a souligné la représentante d'associations. "Les personnes atteintes de maladie cognitives ont besoin d'un accompagnement social jusqu'à la fin de leur vie et de soins. Il ne faut jamais perdre de vue qu'elles sont atteintes de maladies invalidantes", souligne-t-elle.