Raffinerie de Grandpuits : les grévistes durcissent le ton

Les salariés de la raffinerie Total à Grandpuits se mobilisent contre le projet du site en unité de production de biocarburants et de bioplastiques. D'après les syndicats, près d’un millier d’emplois directs ou indirects sont menacés.

Action "coup de poing" de la part des salariés de la raffinerie Total de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Plus de quinze jours après le début de leur mouvement de grève, le ton est monté d’un cran ce 18 janvier. Un barrage filtrant a été mis en place aux abords de la raffinerie, installée depuis plus de soixante ans.

Les salariés de la raffinerie Grandpuits se mobilisent contre le projet du géant mondial des hydrocarbures de reconversion de son site de Seine-et-Marne en unité de production de biocarburants et de bioplastiques. "Fin 2023 il n'y aura plus une goutte de pétrole sur ce site", avait déclaré au début du mois Bernard Pinatel, directeur général de la branche Raffinage-Chimie de Total lors d'une conférence de presse. L'arrêt du raffinage est prévu pour le premier trimestre 2021 et la fin du stockage de produits pétroliers fin 2023. 

D'après les syndicats, près d’un millier d’emplois directs ou indirects sont menacés. La direction du groupe fournit, elle, un chiffre de 200 suppressions de postes. "On demande une simple concertation sur l'emploi, rien de plus. Pas de négociation, mais une réunion, et même avec cela, on se retrouve confrontés à un mur. La direction générale ne veut pas en entendre parler", regrette Florian Vatone, salarié de la raffinerie.

 

Ne pas « se laisser se faire »

"La volonté du barrage de ce matin, c’était avant tout destiné à nous rendre visible, à sortir du blackout", explique Adrien Cornet, délégué CGT Total Grandpuits, interrogé par France 3 Paris Île-de-France, estimant que les salariés avaient peut-être été "un peu trop sages" face aux plans sociaux du groupe. Le syndicaliste proteste par ailleurs contre le "tournant écologique" de Total. "Où est le tournant écologique quand vous construisez un pipe-line de 1500 kilomètres dans un parc naturel en Ouganda ?", s’interroge-t-il.

Cette grève reconductible n’a, pour l’instant aucune incidence, sur l’approvisionnement dans les stations-services. Elle pourrait néanmoins se durcir si aucune réponse n’est apportée aux grévistes. "Tant que nos revendications ne seront pas satisfaites, on ne lèvera pas la grève (…) on ne va pas se laisser faire, on va envahir l’espace public", poursuit Adrien Cornet.

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