Reportage. JO de Paris 2024. "On s'est mis à l'heure olympique ! Ouvert 7 jours sur 7", la saison en or de commercants à Vaires-sur-Marne

Vaires-sur-Marne en Seine-et-Marne accueille sur son stade nautique les épreuves de canoë-kayak et d'aviron. Depuis dimanche, des centaines de supporters traversent la commune. Une aubaine pour les commerces installés opportunément sur la route qui conduit vers le site olympiques.

"Ça arrive par vagues toutes les 30 minutes, c'est selon les trains", constate Jean-Marc. En tenue turquoise, ce bénévole gère depuis le début des compétitions nautiques, le flux de centaines de supporters qui débarquent à la gare RER de Vaires-sur-Marne pour se rendre au stade nautique. Pour aller au stade, "c'est tout droit" ! À plus d'un kilomètre cinq de là, sous la chaleur - près de 30 degrés ce matin - et nécessairement à pied, car la circulation des voitures est interdite sur cette voie.

Le boulevard rectiligne qui mène aux installations sportives, traverse la petite place circulaire de la République occupée par des foots trucks et où s'alignent également quelques devantures de commerces historiques. Les terrasses sont de sortie depuis tôt ce mardi matin et la journée promet encore quelques bonnes affaires, estime Fati qui vend l'une des spécialité culinaires les plus populaires au monde : la pizza.

"Franchement ! Là où on est, on ne peut pas espérer mieux. Du coup, on a développé l'activité, on fait des burgers, des hot-dogs. On fonctionne le matin à partir de 8 heures pour préparer la journée et offrir des petits-déjeuners, mais c'est aussi pour être visible en termes d'ouverture. On ferme à minuit. D'habitude, c'est 23 heures."

Cette fréquentation touristique internationale fait aussi le bonheur de son voisin, le poissonnier du quartier qui s'est mis, s'amuse t-il, "à l'heure olympique, ouvert 7 jours sur 7 !" ."Moi, je suis fumeur de poisson. Et mon activité d'habitude, c'est le mois de décembre. Donc, on s'est adapté à la demande. On fait des assiettes pour manger sur place du poisson, des huîtres", explique Régis Guillemard qui se félicite que la pêche aux clients soit plutôt bonne et que son chiffre d'affaire ai nettement bondi depuis l'ouverture des JO.

"Il y a plein de nationalités et ils sont tous très sympas ! Ils viennent fêter aussi la victoire de leur pays sur le chemin du retour." La médaille d'or festive revient pour l'instant aux Polonais et aux Tchèques, selon Régis qui propose à sa clientèle de passage des plats qui la déroute parfois "comme les huitres. Pour certains, les huîtres et les escargots, c'est une découverte."

Il est midi et comme sur les routes, un jour de gros trafic, c'est le grand chassé croisé des supporters. Plusieurs centaines d'entre eux regagnent la gare tandis que d'autres en sortent pour rejoindre à leur tour, le stade nautique où va se dérouler cet après-midi d'autres sessions olympiques.

"On croise les doigts"

À la sortie de la gare, des dizaines de bénévoles de Paris 2024 orientent les supporters vers le boulevard qui mène directement au stade nautique. Une clientèle potentielle qui échappe à la petite et principale artère commerciale de Vaires-sur-Marne. Dans cette rue, rares sont les commerces qui arborent des drapeaux de toute nationalité. Et peu font référence aux JO présents à Vaires-sur-Marne.

Cet opticien, installé au début de la rue, fait figure d'exception. "On a fait le plein de stocks notamment des lunettes de sport avec des lunettes type références aux Jeux. On a changé la vitrine. Et là, on croise des doigts !", annonce Julien qui de son commerce, a vue sur les supporters qui sortent en nombre de la gare. "L'activité est plutôt calme par ici (...) les Vairois sont partis pendant les JO anticipant des difficultés de circulation alors que ça se passe bien !", confie, un brin amer, ce commerçant.

Sur le pas-de-porte de son salon de coiffure, cet employé guette le client. "On a quelques fois des supporters qui viennent de se faire rafraîchir, mais c'est calme. À part ça,  il y a un mois, on eu un champion de canoë-kayak, il était en repérage, je ne sais plus comment il s'appelait, il est venu chez nous se faire couper les cheveux", s'enorgueillit-il.