Face au refus des banques d'installer un ou plusieurs guichets automatiques dans certaines communes rurales, la municipalité de Longueville a décidé de s'organiser pour continuer de proposer ce service à ses habitants.
En France, ils sont 3% à avoir disparu durant l’année 2020. Les distributeurs automatiques de billets sont de moins en moins nombreux – à la ville comme dans les zones rurales. Certaines communes ont cependant décidé de s’organiser pour continuer de proposer ce genre d’équipement à leurs habitants en installant leur propre distributeur automatique de billets. C’est le cas de Longueville, village de 1800 âmes en Seine-et-Marne, où un point retrait a été installé.
L'argent en espèces privilegié pour les achats de tous les jours
Une initiative appréciée par les locaux. "Avec les cartes bleues, on n’a de moins en moins besoin de liquide. Mais sinon c’est [le distributeur] quand même pratique", nous confie un habitant de la commune. "C’est une bonne idée. Cela évite, pour les personnes déjà en retraite, d’avoir à aller jusque dans le centre-ville", ajoute un autre. "On a le distributeur, le supermarché, la boulangerie. C’est l’idéal", se réjouit une Longuevilloise.
"C’est la commune qui se substitue aux banques et aux établissements financiers qui ont refusé, depuis toujours, d’installer un distributeur dans une commune rurale comme la nôtre"
Mais pour les commerçants, l'argent en espèces reste nécessaire pour les achats de tous les jours. "En tant que commerçant, on a des frais pour tous les petits montants. On a déjà des frais pour la location des terminaux à cartes bleus et on a des frais de gestion de compte. Plus le montant est petit, plus ça diminue nos marges", explique Cyril Bernier, gérant d’une boulangerie à Longueville.
La municipalité "se substitue aux banques"
C’est une société spécialisée dans le transport de fond qui commercialise le point retrait de la commune, à un coût d’exploitation maîtrisé. "On est sur tout le territoire, donc on a une optimisation logistique lorsqu’on réalise cette prestation. Nous-mêmes, nous travaillons sur l’écosystème des espèces. Et il est important pour nous que les espèces continuent à être disponibles, c’est aussi ce qui fait vivre l’entreprise", explique Stéphanie Courtois, directrice de la communication de Brink’s France.
L’équipement a toutefois un coût pour la municipalité : 45 000 euros à l’installation, et un forfait de 1500 euros mensuels dégressifs en fonction du nombre de retrait. "C’est la commune qui se substitue aux banques et aux établissements financiers qui ont refusé, depuis toujours, d’installer un distributeur dans une commune rurale comme la nôtre", précise le maire LREM de Longueville Philippe Fortin.