Un maire de Seine-et-Marne veut interdire l'usage du smartphone pour les enfants dans l'espace public

Le maire de Seine-Port (Seine-et-Marne) souhaite interdire l'usage du smartphone dans les rues de la ville aux plus jeunes. À terme, il espère ouvrir une réflexion autour des enjeux et des conséquences de l'exposition des enfants aux écrans.

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Interdire les smartphones dans l'espace public : l'idée peut paraître incongrue, et pourtant, elle pourrait bientôt devenir réalité. Vincent Paul-Petit est maire (LR) de Seine-Port, une petite commune de Seine-et-Marne. En février prochain, il soumettra au référendum cette proposition.

"Nous voudrions écrire une charte avec des parents d'élèves, qui associera également des grands-parents mais aussi des professionnels de santé comme des médecins, des infirmiers ou encore un opticien. Dans ce texte, nous interdirions aux enfants l'utilisation de leur smartphone dans l'espace public", explique le maire. Et quand le téléphone s'avère nécessaire, le maire propose le retour du téléphone à "neuf touches".

Une interdiction qui, dans les faits, ne serait pas coercitive. "Il s'agirait seulement de faire remarquer à celui qui utiliserait son téléphone pour autre chose que pour téléphoner qu'il est prié de le ranger", précise l'édile.

Les effets néfastes des écrans

Pour Vincent Paul-Petit, l'objectif de cette mesure est de provoquer une prise de conscience et d'ouvrir le dialogue, au sein des familles, sur la place des écrans dans la vie quotidienne : "Je crois qu'il y a une vraie souffrance chez certains parents qui ne parviennent pas à encadrer l'usage des écrans à la maison. Loin de vouloir accabler les enfants ou les parents, nous voulons au contraire les aider par la mise en place d'un règlement." Une initiative pensée sur le modèle de la ville irlandaise de Greystones, qui a totalement banni l'utilisation du téléphone pour les moins de 13 ans.

Un enjeu de santé de publique pour ce maire, inquiet des effets néfastes des écrans. Sur le sujet, les études sont sans appel. La surexposition aux écrans provoque des troubles de l'attention, du langage, du sommeil. Elle augmente également les risques d'obésité, la fatigue oculaire, le stress, la dépression ou encore la rupture de lien social.

Le cyberharcèlement est également l'une des conséquences directes de cette surexposition. "Selon la Direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO), 25 % des collégiens déclarent avoir connu au moins une atteinte via les nouvelles technologies, et 14 % des lycéens prétendent avoir fait l'objet d'une attaque sur internet", indiquait le Sénat en 2021 dans un rapport d'information.

"Il y a une addiction généralisée"

Des effets multipliés par le temps passé devant les écrans. Selon une étude Ipsos de mars 2022, les 13 ans et plus passaient en moyenne 18 heures par semaine devant leur écran. "Il y a une addiction généralisée", souligne Vincent Paul-Petit, qui s'appuie sur les recherches de la pédiatre Anne-Lise Ducanda, fondatrice du Collectif surexposition écrans (CoSE), et qui qualifie ce phénomène d'"épidémie silencieuse".

Avant la tenue du référendum le 4 février prochain, le maire de Seine-Port continuera d'organiser des conférences en présence du Docteur Ducanda pour sensibiliser à cette cause. Car s'il a reçu "des soutiens francs et massifs" d'une partie de ses habitants, d'autres ont au contraire montré "des réticences, voire des oppositions catégoriques", comme il le confie. À terme, il espère fédérer pour "rendre possible un vrai combat contre les écrans".

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